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Depuis quelques jours, 17 médias américains ont partagé les "Facebook papers". Ces documents internes du réseau social constituent des preuves des allégations de désinformation, de négligence dans la gestion des modérateurs, et d’ingérence électorale.
Facebook, réseau social le plus populaire dans le monde, est secoué par les "Facebook papers". La publication de ces informations partagées avec 17 médias américains fait suite au départ de la lanceuse d’alerte Frances Haugen. Cette dernière a emporté avec elle des milliers de documents internes. Parmi les sujets sensibles évoqués par le Washington Post figure la déposition d’un deuxième lanceur d’alerte. Ce dernier a souligné que les managers de Facebook affaiblissaient souvent les efforts de lutte contre la désinformation et les discours haineux pour éviter de mettre en colère Donald Trump et ses alliés lors de la campagne présidentielle aux Etats-Unis. Il s’agissait également de garder l’attention des utilisateurs indispensable pour les profits du réseau social.
Les "Facebook papers" dénoncent également les actions de Facebook de consacrer l’immense majorité de son budget modération en Occident sans protéger ses utilisateurs ailleurs, rapporte 20 Minutes. Le groupe est "bien conscient qu’une politique de modération plus faible dans les pays non-anglophones rend la plateforme vulnérable aux abus de personnes mal intentionnées et de régimes autoritaires", affirme le Washington Post. C’est le cas par exemple du trafic d’êtres humains à Dubaï, de la censure pro-gouvernement au Vietnam, de l’instrumentalisation des cartels au Mexique ou encore de la multiplication des contenus haineux en Inde et en Afghanistan.
Malgré sa domination, Facebook est en train de perdre sa notoriété notamment chez les 13-17 ans. Les données ont révélé que le nombre d’adolescents utilisant le réseau social aux Etats-Unis a chuté de 13 % depuis 2019. Elle pourrait passer à 45 % en 2023, selon des projections.
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