Une étude, publiée mercredi 27 janvier, a alerté sur le déclin important des requins des océans. En 50 ans, près de deux tiers ont disparu.
La population des requins a diminué de manière dramatique, depuis les années 70, car les océans ont perdu près de 70% de ces squales en 50 ans. Ces chiffres alarmants sont les résultats d’une étude qui ont été publiés dans la revue Nature mercredi 27 janvier. Selon les experts, cette étude s’est concentrée sur les requins océaniques et les raies, vivant avant tout dans l’océan. Ils ont conclu que certaines espèces de squales ont énormément diminué en laissant un "trou béant et croissant" dans la vie océanique.
Les experts ont, par ailleurs, indiqué que la diminution du nombre du requin-marteau, ou encore du requin océanique, qui est au bord de l’extinction, est particulièrement inquiétante.
En effet, en 60 ans, cette dernière espèce a perdu 98% de sa population. "C’est un déclin pire que celui de la plupart des grands mammifères terrestres, et proche ou égal à celui de la baleine bleue”, a détaillé à l’Agence France Presse, le professeur Nick Dulvy du département des sciences biologiques de l’Université canadienne Simon Fraser.
Des données concernant 31 espèces de requins et de raies ont été récoltées et analysées par l’équipe de scientifiques avant de conclure que trois-quarts des espèces étudiées sont menacées d’extinction. "Nous savions que la situation était mauvaise dans de nombreux endroits, mais elle provenait de plusieurs études et rapports, il était donc difficile d’avoir une idée de la situation globale", a détaillé à l’AFP Nathan Pacoureau, qui a cosigné l’étude parue dans Nature.
Selon ses dires, cette étude montre des déclins ainsi qu’un risque croissant rapidement d’extinction pour de larges espèces dans les habitats les plus grands et les plus reculés de la planète. Pourtant, plusieurs personnes dans le monde croient souvent que les animaux sont protégés de l’influence humaine dans ces endroits.
Les scientifiques dénoncent la surpêche et une faible protection de ces animaux, dans cette étude.
Le Pr Pacoureau a confié que les organismes régionaux réglementant les entreprises de pêche internationales, n’ont pas inscrit la protection des requins et des raies comme une priorité. Toutefois, selon eux, le déclin des espèces n’est pas toujours irréversible à condition d’engager des efforts de conservation.
Ils ont ainsi lancé un appel à l’instauration des restrictions plus grandes et une meilleure application des règles existantes. "Des mesures de protection peuvent empêcher un effondrement des populations. Et nous savons que cela marche", a annoncé le professeur.
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