Le texte a été rejeté par les démocrates qui y voient un moyen de cibler et d’intimider les médecins qui pratiquent des avortements.
Les républicains de la Chambre des représentants aux Etats-Unis ont validé jeudi un projet de loi visant à garantir des soins aux bébés "nés vivants" à la suite d’un avortement. Ce texte, vivement critiqué par les démocrates, serait selon eux redondant avec les lois déjà existantes. La proposition prévoit d’obliger le personnel médical à offrir aux bébés "nés vivants" après une interruption de grossesse les mêmes soins qu’à tout autre nouveau-né. En cas de manquement, les praticiens pourraient encourir des amendes et des peines de prison allant jusqu’à cinq ans. Cependant, les démocrates dénoncent ce texte, qu’ils jugent inutile. Selon eux, la loi américaine interdit déjà tout acte de négligence ou de violence envers un nourrisson. Ils y voient une tentative d’intimidation visant les médecins pratiquant des avortements.
Pour le sénateur démocrate Dick Durbin, ce projet de loi pourrait contraindre certains parents à voir leur bébé, incapable de survivre à cause de graves problèmes médicaux, soumis à des soins qu’il qualifie de "futiles". De leur côté, les républicains défendent le texte en dénonçant ce qu’ils considèrent comme une opposition des démocrates à la lutte contre les "infanticides". Le président républicain de la Chambre, Mike Johnson, accuse ces derniers d’abandonner des nouveau-nés "en pleurs, se battant pour vivre".
Depuis l’annulation en juin 2022 par la Cour suprême de la garantie fédérale du droit à l’avortement, environ 20 États ont interdit ou sévèrement encadré l’IVG. Cette décision a redéfini le paysage juridique de l’avortement aux États-Unis, déclenchant de nombreuses controverses. Les associations de défense des droits des femmes craignent de nouvelles restrictions, notamment concernant l’accès à la pilule abortive. Bien que la grande majorité des avortements soient réalisés avant la viabilité du fœtus (moins de 1,3 % après 21 semaines de grossesse, selon les CDC), les militants conservateurs pourraient viser un encadrement encore plus strict de l’IVG dans les années à venir.