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D’après le Pentagone, ce chiffre paraît élevé, mais il représente uniquement 5 à 8 % des 878 000 fonctionnaires civils.
Le ministère américain de la Défense prévoit une compression drastique de ses effectifs civils, avec la suppression de 50 000 à 60 000 emplois. Cette mesure concerne entre 5 et 8 % des 878 000 fonctionnaires du Pentagone. Elle s’inscrit dans un vaste effort fédéral de rationalisation des dépenses, porté par le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), dirigé par Elon Musk. Si le chiffre peut sembler élevé, un haut responsable du ministère relativise. « Une réduction de 5 à 8 % reste modérée et ne doit pas être perçue comme un bouleversement majeur. », a-t-il lâché sur les propos repris par Le Parisien.
La mise en œuvre de cette coupe budgétaire repose sur plusieurs leviers stratégiques. Une des premières mesures consiste à ne pas remplacer les départs naturels, soit environ 6 000 postes vacants par mois. En parallèle, un programme de démission différée, baptisé « Fork in the Road » (« Bifurcation »), a été lancé. Il permet aux salariés de quitter leur fonction, mais d’être rémunérés jusqu’à la fin de l’exercice fiscal, le 30 septembre. À ce jour, entre 21 000 et 31 000 employés civils auraient déjà bénéficié de ce dispositif. Enfin, 5 400 agents en période d’essai devaient être remerciés pour « sous-performance ou faute professionnelle ». Cependant, cette mesure a été suspendue par deux juges fédéraux à San Francisco et Baltimore, qui ont bloqué la procédure pour l’ensemble des ministères et agences fédérales.
L’un des enjeux majeurs de cette restructuration concerne l’impact potentiel sur les opérations militaires. Certains observateurs redoutent que les postes vacants soient progressivement occupés par du personnel militaire, réduisant ainsi leurs capacités opérationnelles. « Nous sommes convaincus que ces réductions ne compromettront pas la préparation militaire. Nos ressources seront mieux allouées et nos forces en uniforme ne seront pas affectées. », a toutefois rassuré le secrétaire à la Défense Pete Hegseth. Néanmoins, le Pentagone a laissé une marge de manœuvre aux chefs d’état-major des différentes branches militaires. Ceux-ci peuvent accorder des exemptions au gel des embauches si certaines fonctions s’avèrent essentielles à la sécurité nationale. Chaque suppression de poste est d’ailleurs examinée au cas par cas afin d’éviter tout impact négatif sur les missions critiques du ministère.
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