Lisa Montgomery, 52 ans a été condamnée à la peine capitale pour des crimes ignobles, perpétrés en 2004.
Avant l’arrivée de Joe Biden au pouvoir aux Etats-Unis, l’administration Trump voulait achever une série de treize exécutions cette semaine.
La première exécution fédérale d’une femme, en près de 70 ans, s’est déroulée ainsi, mardi 12 janvier, formule le journal Le Monde. Effectivement, la dernière exécution d’une femme avait eu lieu le 19 juin 1953. Ethel Rosenberg mourait sur la chaise électrique de la prison de Sing Sing, dans l’Etat de New York. Avec son mari, Julius, elle a été accusée d’avoir livré des secrets nucléaires à l’URSS.
Depuis cette date, aucune femme n’avait été mise à mort par l’Etat fédéral. Pourtant, en 2019, Donald Trump a ordonné la reprise des exécutions mettant fin ainsi, à un moratoire en vigueur depuis 2003.
Lisa Montgomery, 52 ans, était la seule femme se trouvant dans le couloir de la mort fédérale, au Texas. Cette femme est condamnée à mort en raison d’un crime particulièrement ignoble, commis en 2004, rappelle le journal.
Alors qu’elle avait les trompes ligaturées, la condamnée avait fait croire à son compagnon qu’elle attendait un enfant. Pour justifier ses propos, elle s’est rapprochée de Bobbie Jo Stinnett, une éleveuse de chiens, alors âgée de 23 ans et enceinte de huit mois. Après avoir lui fait croire qu’elle voulait lui acheter un chiot, Lisa Montgomery l’avait assassinée en l’étranglant avec une corde. Elle l’avait par la suite éventrée avec un couteau de cuisine, avait pris l’enfant qu’elle avait ramené chez elle comme le sien, relate Le Monde.
Arrêtée, elle a été condamnée, à l’unanimité d’un jury fédéral, à la peine capitale en 2008, et l’enfant a été rendu à son père.
Après des années de détention, son exécution a été prévue en décembre dernier, mais elle a été reportée parce que son avocat a été contaminé par la Covid-19. Pourtant, l’administration Trump souhaitait acheminer les 13 exécutions avant l’entrée en fonction du président élu, Joe Biden. Ce dernier s’est déclaré opposer à la peine capitale et devrait mettre un terme à toute exécution fédérale.
Le cas de Lisa Montgomery a été particulièrement dans le viseur de l’administration Trump. Ainsi, la quinquagénaire a été transférée du Texas à la prison fédérale de Terre Haute, dans l’Indiana, la seule à pratiquer des exécutions capitales fédérales.
Ses avocats ont évoqué différentes raisons pour obtenir un sursis salvateur. L’état mental de la condamnée, les abus sexuels subis dans son enfance, et sa mère, alcoolique, la forçait à se prostituer pour "payer les factures",… ont été ainsi cités.
Dans l’espoir d’obtenir la grâce de D. Trump, l’équipe de la défense a estimé que le président avait "le pouvoir d’envoyer un message aux milliers de femmes qui ont été victimes de viol et de trafic humain pendant leur enfance, que leur douleur compte, qu’elles comptent, et que leur vie a de la valeur". Cependant, la communauté d’où était originaire la victime a continué à demander son exécution.
Lundi 11 janvier, le juge James Hanlon du district Sud de l’Indiana a accordé le sursis à la quinquagénaire. Pourtant, avant son exécution, les décisions des juges intermédiaires conduisant à un sursis ont été levées, une par une, par le ministère fédéral de la justice. Le dernier recours a été déposé sur le bureau de la Cour suprême après 22 heures, mais les six juges conservateurs de la Cour suprême ont levé tous les obstacles à l’exécution de la condamnée. Lisa Montgomery a été déclarée morte par injection à 1 h 31 du matin.