Sur des générations, les inégalités de richesse entre Américains noirs et blancs sont très marquées. Une étude des universités Stanford et Harvard vient confirmer les faits.
Le rêve américain ne semblerait pas s’appliquer aux populations noires et amérindiennes. Selon une étude menée par les universités Stanford et Harvard et intitulée "Race et opportunités économiques aux États-Unis", les écarts de richesses entre personnes noires et blanches sont importants. Pire, ils persisteraient même sur plusieurs générations. "Les enfants noirs ou amérindiens ont des taux substantiellement plus bas de mobilités sociales vers le haut comparé aux autres groupes raciaux. Par exemple, les enfants noirs nés dans des foyers aux revenus dans le dernier quintile ont 2,5 % de chances de se hisser vers le quintile le plus élevé, contre 10,6 % pour les blancs", relèvent les auteurs de l’étude. À l’opposé de la situation des personnes noires, les Hispaniques et les Asiatiques ont de plus grandes chances en termes de mobilité sociale.
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L’étude publiée par le Equality of Opportunity Project (le projet égalité des chances) a été portée sur 20 millions de personnes. Il a été constatée que chez les Américains noirs, l’écart de mobilité sociale est notable chez les hommes, mais pas chez les femmes. Même si leur pourcentage de réussite du SAT (tests équivalents au bac) est inférieur à celui des hommes, elles n’ont pas d’écart de salaire horaire important avec les femmes blanches. Les disparités n’épargnent pas les Noirs ayant vécu dans des familles à revenus élevés. Les enfants noirs nés dans le quintile de revenus le plus élevé peuvent à tout moment tomber dans le quintile le plus bas. À l’inverse, les enfants blancs nés dans des familles à hauts revenus ont cinq fois plus de chances d’y rester que de tomber dans le quintile des revenus les plus bas.
Cependant, les enfants qui déménagent tôt dans leur vie dans les quartiers favorables (revenus élevés, racisme bas, forte présence paternelle) ont des taux d’incarcération plus faibles. Ils ont également des revenus plus élevés à l’âge adulte. Afin de faire la différence, l’étude encourage la volonté politique en faveur des personnes noires. Des "initiatives pour augmenter la mobilité sociale des hommes noirs dont l’impact se ressent à travers les quartiers et les classes sociales" sont d’ailleurs préconisées.
Parmi les mesures qui brillent, il y a la proposition d’un système de tutorat destiné aux garçons noirs. L’étude cite également : "les efforts pour réduire les préjugés raciaux chez les Blancs ou pour réduire les discriminations raciales dans le système judiciaire, ou encore ceux qui stimulent une meilleure interaction entre groupes raciaux."
Source : Europe 1, Le Figaro