Michael Sullivan, emprisonné à tort pendant 27 ans, a été innocenté grâce à des tests ADN. Il obtient une indemnité d’un million de dollars.
En 1986, Michael Sullivan, alors âgé de 27 ans, a été accusé à tort du meurtre de Wilfred McGrath, retrouvé gravement battu derrière un supermarché dans le Massachusetts. Les enquêteurs avaient orienté leurs soupçons vers Sullivan, car sa sœur avait passé la soirée en compagnie de la victime. Au cours du procès, un témoin clé avait bénéficié d’une réduction de peine en échange de son témoignage. De plus, un chimiste de la police avait affirmé que des traces de sang et des cheveux appartenant à la victime avaient été retrouvées sur une veste violette appartenant à Sullivan.
En 2011, des analyses ADN ont révélé que la veste ne contenait ni le sang ni l’ADN de Wilfred McGrath. Ce nouvel élément a mis à mal la thèse de l’accusation. En 2012, un nouveau procès a été ordonné, et Sullivan a été libéré en 2013. En 2019, l’Etat a définitivement abandonné les charges, jugeant impossible de poursuivre l’affaire.
Malgré sa libération, Sullivan a dû affronter de profondes blessures psychologiques. En prison, il a été victime de violences qui l’ont laissé mutilé et isolé. Pendant sa détention, sa mère et ses frères et sœurs sont décédés, tandis que sa compagne a refait sa vie.
Sullivan a reçu une indemnité de 13 millions de dollars, mais une réglementation du Massachusetts limite ce montant à un million. Bien qu’appréciable, cette somme ne compense pas les années perdues. Il prévoit d’acheter un camion et d’épargner pour ses neveux et nièces. "Ils auront de l’argent, et cela me rendra heureux", a-t-il confié.
Son avocat milite pour un accompagnement psychologique et éducatif afin d’aider Sullivan à reconstruire sa vie. Malgré tout, il se réjouit que sa condamnation injuste ait été annulée. "Le plus important, c’est d’effacer ce meurtre de mon casier judiciaire", conclut-il.
Source : 20minutes.fr