Des chirurgiens américains ont greffé avec succès un cœur issu d’un porc génétiquement modifié sur un humain. C’est une première ! Les spécialistes voient dans cette réussite un espoir pour lutter contre la pénurie d’organes.
Actuellement, près de 110 000 personnes sont sur liste d’attente aux Etats-Unis pour une greffe d’organe. Les xénogreffes (greffes entre espèces différentes) ne sont pas nouvelles. Depuis au moins le 17e siècle, les chirurgiens en ont essayé. Lundi 10 janvier, l’école de médecine de l’université du Maryland a annoncé que des spécialistes ont transplanté avec succès le cœur d’un porc génétiquement modifié sur un patient, nommé David Bennett (57 ans).
Le quinquagénaire était inéligible à une transplantation cardiaque traditionnelle dans plusieurs centres. Après l’opération, qui a eu lieu vendredi 7 janvier, il est désormais suivi de près par les médecins pour s’assurer que le nouvel organe fonctionne correctement. L’institution a indiqué dans un communiqué que ce succès permet de montrer, pour la première fois, qu’un cœur d’animal peut continuer à fonctionner, sans rejet immédiat, chez un humain.
L’Agence américaine des médicaments (FDA) avait donné son feu vert à l’opération le soir du réveillon du Nouvel An. " C’était soit mourir, soit cette greffe. Je veux vivre", a confié le résident du Maryland avant l’intervention, rapporte la faculté de médecine dans le communiqué. David Bennett avait passé les derniers mois alité, et branché à une machine qui le maintenait en vie.
Le chirurgien B. Griffith s’est réjoui d’"une avancée chirurgicale majeure et qui nous rapproche encore un peu plus d’une solution à la pénurie d’organes". D’après le spécialiste, "il n’y a pas assez de cœurs humains de donneurs disponibles pour répondre à la longue liste de receveurs potentiels". Il estime que les xénogreffes pourraient sauver des milliers de vies. Faces aux risques de rejets, ils utilisent un traitement, qui est encore en phase expérimentale.