Un informateur pour le compte de la CIA, a été sorti de la Russie et rapatrié aux Etats-Unis en 2017. Il a été très proche de Vladimir Poutine.
Selon la chaîne RTL, un certain Oleg Smolenkov serait l’informateur de l’agence américaine CIA à Moscou. D’après le journal russe Kommersant, cette "taupe" avait accès au cercle rapproché de Vladimir Poutine au Kremlin. En 2017, il a été porté disparu au Monténégro avec sa famille et que la Russie a cru mort avant d’apprendre qu’il était en vie à l’étranger. En effet, l’homme aurait été exfiltré par la CIA.
Lundi 9 septembre, cette affaire a été révélée par CNN et le New York Times. Les médias ont annoncé qu’un homme de ce nom avait été recruté par les Américains, une dizaine d’années auparavant. Il a travaillé à l’ambassade russe à Washington, selon des documents internes consultés par l’AFP.
Les deux médias ont indiqué que cet homme avait gagné un accès direct au Président Vladimir Poutine et il était devenu l’une des principales sources américaines au Kremlin. Selon CNN, l’espion avait même transmis, aux Américains, des documents photographiés en cachette sur le bureau du Président russe.
Plus encore, il avait pu confirmer que le numéro un du Kremlin est directement impliqué dans le piratage d’e-mails dans le camp démocrate américain. Une publication qui avait embarrassé la candidate Hillary Clinton lors de la présidentielle de 2016, selon NYT. D’après le quotidien new-yorkais, l’informateur a également pu confirmer que Vladimir Poutine avait, lui-même, orchestré la campagne russe, destinée à favoriser la candidature de Donald Trump.
Pourtant, dès 2016, des rumeurs ont circulé sur l’existence d’une taupe au Kremlin. La CIA avait alors proposé à Oleg Smolenkov de le faire sortir de Russie, a renchéri le journal. Pour des raisons familiales, ce dernier a refusé provoquant ainsi la crainte des Américains d’avoir affaire à un agent double. Mais en 2017, l’informateur a accepté d’être exfiltré. Il se serait installé aux Etats-Unis et a acheté une belle demeure en Virginie (sud-ouest de Washington). Sur place, un voisin a confirmé à l’AFP que les propriétaires étaient russes et a indiqué qu’ils étaient partis, lundi soir.
De peur que Donald Trump ou son entourage ne le trahissent, la CIA l’avait exfiltré, d’après la chaîne CNN. Une affirmation vigoureusement démentie par l’agence centrale du renseignement qui n’a ni confirmé ni nié les autres révélations des deux médias.
Interrogé sur la chaîne MSNBC, Ned Price, un ancien agent, a souligné que "si ces informations sont exactes, elles représentent une victoire incroyable de la CIA". Car selon ses dires, il est très difficile de recruter une source en Russie, où presque tout est sur écoute et où les services de renseignement ont toute liberté d’action. Tout de même, l’exfiltration est une "perte stratégique à long terme", a-t-il confirmé. En effet, ce départ a empêché la CIA de connaître les activités du Kremlin pendant les élections de mi-mandat aux Etats-Unis en 2018, et pendant les préparatifs de la présidentielle de 2020, selon NYT.
Face à cette révélation, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé à la presse qu’un homme de ce nom a bien "travaillé à l’administration présidentielle". Il a toutefois indiqué que son poste ne faisait pas partie de ceux au plus haut niveau (...) et ne prévoyait aucun contact avec Vladimir Poutine. "Il a été limogé il y a quelques années, vers 2016 ou 2017", a-t-il ajouté. A cette occasion, il a qualifié les informations diffusées par les médias américains de "roman à sensation".
Sans attendre, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, s’est également insurgé contre la publication de ces révélations, mardi 10 septembre. Il a estimé que ces informations sont "inexactes sur le plan factuel", mais il ne les a pas niées pour autant.