Baptisé "Je suis 10-15", le groupe secret sur Facebook réuni 9 500 membres de la police américaine aux frontières. Leurs commentaires s’apparentent souvent à des ironies, voire des insultes.
Le site d’informations indépendant ProPublica a révélé lundi l’existence de ce groupe Facebook "secret". Créé en 2016, il réunit 9 500 personnes, soit près de 50% du Customs and Border Protection (CBP), assurant la surveillance des frontières aux Etats-Unis. Il a été baptisé "Je suis 10-15", un nom de code signifiant "étrangers en détention". Le groupe se décrit comme un forum "marrant" et "sérieux" grâce auquel douaniers, anciens ou actuels peuvent discuter "seulement" de leur travail. Des moqueries sur les migrants ont été relevées sur la plateforme ainsi que des insultes sexistes et menaces contre des élus du Congrès.
En plus d’être ironiques, les commentaires des utilisateurs sont souvent insultants. C’est le cas par exemple de la réaction d’un membre face au décès d’un migrant de 16 ans dans un centre de détention au Texas. "S’il meurt, il meurt", a-t-il écrit, propos relayés par Le Figaro. Un autre utilisateur doute de l’authenticité de la photo des corps d’un migrant et de sa fille en bas âge retrouvés au bord du Rio Grande. "Vous avez déjà vu des corps flottants aussi propres", a-t-il noté considérant que la photo aurait été manipulée. Un autre membre a suggéré la mise en place d’un appel aux dons. Celui-ci sera attribué au douanier "assez courageux" pour lancer un burrito sur les élues démocrates Alexandria Ocasio-Cortez et Veronica Escobar, lors de leur visite dans le centre du CBP à Clint au Texas. Alexandria Ocasio-Cortez a comparé ces centres à des "camps de concentration". Ces lieux sont notamment critiqués pour les conditions de détention des migrants.
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À la suite de la publication de ces messages, la patronne du CBP, Carla Provost, est sortie de son silence. Elle a dénoncé des messages "complètement inappropriés" et "contraires à l’honneur et à l’éthique" des agents. De son côté, l’agence fédérale de surveillance des frontières a promis de faire de la lumière sur ce dossier en annonçant le lancement d’une enquête.