Décédé à l’âge de 100 ans, Jimmy Carter était le président américain encore en vie le plus âgé de toute l’histoire des Etats-Unis.
Jimmy Carter, 39e président des États-Unis et personnalité marquante du XXe siècle, s’est éteint "paisiblement" ce dimanche à son domicile de Plains, en Géorgie, à l’âge de 100 ans. D’après Le Parisien, sa mort a été annoncée par son fils avant d’être relayée par les médias américains. Premier président américain à atteindre cet âge vénérable, il a traversé un siècle d’histoire, depuis son enfance modeste dans le Sud profond jusqu’à son rôle de défenseur infatigable des droits humains et de la paix mondiale.
Né le 1er octobre 1924 à Plains, James Earl Carter Jr a commencé sa carrière comme cultivateur de cacahuètes, avant de servir comme officier dans la marine. De retour en Géorgie, il s’engage en politique et devient gouverneur de l’État de 1971 à 1975. En 1976, avec le scandale du Watergate, ce candidat surprise gagne la Maison-Blanche, devenant le premier président issu du Sud profond depuis 1837. Son mandat, toutefois, fut controversé. Gouvernant dans un pays en proie à une crise économique majeure, il a été critiqué pour son incapacité à maîtriser l’inflation et le chômage. La crise des otages en Iran, marquée par un échec militaire traumatisant, a également entaché son image, contribuant à sa défaite face à Ronald Reagan en 1980.
Si Jimmy Carter a quitté Washington avec l’image d’un président affaibli, l’Histoire a largement réhabilité son bilan. Visionnaire, il a milité pour réduire la dépendance des États-Unis aux combustibles fossiles, anticipant les enjeux écologiques actuels. Il s’est également engagé à réduire les inégalités raciales, en nommant un nombre record de juges fédéraux issus des minorités. Sur le plan international, ses succès diplomatiques sont indéniables. Les accords de Camp David, normalisant les relations entre l’Égypte et Israël, figurent parmi les plus grandes réalisations de son mandat. De même, ses initiatives pour la limitation des armes nucléaires (SALT II) et ses efforts pour renforcer les relations sino-américaines témoignent de sa vision pour un monde plus stable et pacifique.
Jimmy Carter s’est véritablement distingué après son départ de la Maison-Blanche. En 1982, il fonde le Carter Center, une organisation dédiée à la promotion de la démocratie, des droits humains et de la santé publique. Sa lutte contre des maladies tropicales comme la dracunculose et ses missions d’observation électorale aux quatre coins du monde ont renforcé sa réputation d’homme de paix. En 2002, il reçoit le Prix Nobel de la paix pour ses efforts inlassables en faveur de la résolution des conflits et de la justice sociale. À travers son engagement post-présidentiel, il a redéfini le rôle d’un ancien chef d’État, devenant une figure universellement respectée.
Jimmy Carter laisse derrière lui un héritage d’humanité, de résilience et d’altruisme. Du Sud profond aux hautes sphères du pouvoir mondial, il a marqué l’histoire par son dévouement à des valeurs de paix et de justice.
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