Michael Holahan/AP/SIPA
Une américaine, ex-salariée d’une société sous-traitante de la NSA, a été condamnée à cinq ans et trois mois de prison pour avoir divulgué des documents secrets sur les piratages russes lors de la présidentielle 2016.
L’ancienne traductrice pour l’armée de l’air américaine, Reality Winner, 26 ans, a été condamnée jeudi, par un tribunal d’Atlanta, à cinq ans et trois mois de prison après avoir plaidé coupable de divulgation d’un rapport classifié "top secret". Le document contenait des informations sur l’implication de la Russie dans l’élection présidentielle américaine de 2016.
Reality Winner a été recrutée comme sous-traitante par un bureau local de la National Security Agency (NSA). Elle avait découvert un rapport classé sur l’enquête russe et l’avait imprimé sur son lieu de travail avant de le transmettre à un site non identifié au moment de l’enquête. Comme le note New York Times, son arrestation s’est déroulée le jour même de la publication par le site The Intercept d’un document confidentiel similaire à celui qu’elle avait copié. Le document détaillait la manière dont des hackeurs liés à la Russie avaient tenté de pirater un fournisseur de machines à voter.
Arrêtée et écrouée en juin 2017, elle a passé un accord de négociation de peine un an plus tard avec les procureurs, qui ont insisté jeudi sur la gravité de ses faits. Les avocats de Reality Winner, avant l’annonce de sa sentence, ont insisté sur l’absence d’"accusations ou de preuves d’espionnage ou de trahison" la concernant. Sa condamnation est la plus longue peine de prison jamais imposée à une personne accusée d’avoir divulguer des informations à la presse. "Je m’excuse profondément pour mes actes", s’est-elle exprimée avant l’énoncé de la décision. "Mes actes étaient une trahison de la confiance que mon pays avait placée en moi", a-t-elle encore regretté.