Illustration/Rebecca Blackwell/AP/SIPA
Ce projet du gouvernement américain de collecter l’ADN de tous les migrants détenus après être entrés illégalement aux Etats-Unis a mis en colère les associations de défense des droits civiques.
La date de mise en œuvre de ce projet n’a pas encore été révélée. Des responsables de l’administration Trump ont annoncé, mercredi 2 octobre, l’intention du gouvernement américain de récolter l’ADN de tous les migrants détenus, qui sont entrés illégalement aux Etats-Unis. Cette mission est confiée au département de la Sécurité intérieure (DHS). Les informations génétiques recueillies seront ensuite enregistrées dans une base de données du FBI, nommée CODIS. Celle-ci classe des millions de profils de personnes arrêtées ou reconnues coupables de délits ou de crimes. L’objectif est "d’améliorer notre capacité à identifier une personne étant entrée illégalement dans le pays", a confié l’un des responsables cité par Le Figaro. D’autres organismes pourraient également se servir de ces informations.
Les associations de défense des droits civiques sont aussitôt montées au créneau en apprenant ce projet de collecte et de stockage des données ADN de personnes détenues, mais non condamnées. "Le but de la collecte d’ADN passe de l’enquête criminelle au contrôle de la population, ce qui est contraire aux notions basiques de liberté et d’autonomie", est-il indiqué dans un communiqué de la puissante ACLU. Déjà, cette année, les garde-frontières ont procédé à des tests ADN moins poussés ("rapid DNA"). Ils ont été réalisés sur les migrants qui ont franchi la frontière avec leur famille. Ils ont mené cette opération pour vérifier la véracité des liens de parenté revendiqués par les réfugiés. Le programme envisagé est différent des tests ADN rapides, car il s’agit d’un profil ADN bien plus complet, a souligné un deuxième responsable.
Les responsables américains ont expliqué que le recueil des échantillons d’ADN est une exigence des réglementations du ministère de la Justice de 2006 et 2010 portant sur les personnes arrêtées et condamnées. Toutefois, le programme n’a jamais été mis en œuvre. Pour l’année fiscale 2018, plus de 396 000 migrants ont été dénombrés à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. La grande majorité d’entre elles provient du Salvador, du Honduras et du Guatemala.
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