Cinq hommes condamnés pour meurtre, torture et viol seront exécutés dans un pénitencier fédéral de l’État américain de l’Indiana en décembre 2019 et janvier 2020.
Le gouvernement de Donald Trump a annoncé la reprise des exécutions des condamnées par des tribunaux fédéraux. En effet, seuls trois condamnés à mort ont été exécutés au cours des 45 dernières années, le dernier remonte en 2003.
Après 16 ans d’interruption, le gouvernement américain a annoncé la reprise des exécutions au niveau fédéral, jeudi 25 juillet. Cette décision fait suite aux appels répétés de Donald Trump. Ce dernier a sollicité à utiliser davantage la peine capitale. Le ministère de la Justice a adopté, dans ce sens, un nouveau protocole d’injection létale. Il a aussi programmé 5 exécutions qui auront lieu dans l’Indiana (nord) en décembre 2019 et janvier 2020.
Ces cinq détenus dans un pénitencier fédéral de Terre Haute sont condamnés pour avoir tué, et parfois torturé et violé des enfants ou des personnes âgées. D’après les autorités, ils ont, par ailleurs, épuisé tous les recours légaux, comme le rapporte la chaîne RTL. Selon le ministre de la Justice, Bill Barr, cette décision a été prise pour les victimes et leurs familles. "Nous devons appliquer les peines déclarées par notre système judiciaire", a-t-il justifié dans un communiqué.
L’application de la peine capitale est souvent réclamée par le président républicain Donald Trump surtout pour les tueurs de policiers, les islamistes ; ou pour lutter contre le trafic de drogue.
A contrario, le nombre d’Américains qui soutient ce dispositif diminue. Selon les sondages, 54% sont favorables à l’exécution des meurtriers contre environ 80% au début des années 1990. Les chiffres ont aussi montré que 77% des républicains jugent que la peine de mort est justifiée contre 35% des démocrates.
Après cette prise de décision de l’administration Trump, les prétendants à l’investiture démocrate pour 2020 se sont donc empressés de la dénoncer. Sur Twitter, la sénatrice Kamala Harris a écrit : "Nous avons besoin d’un moratoire au niveau national sur la peine de mort, pas d’une résurrection". Pour elle, la peine capitale est "immorale".
"Il y a suffisamment de violence dans le monde, le gouvernement ne devrait pas en ajouter", a renchéri le sénateur Bernie Sanders.
Pour le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui a lui-même prononcé un moratoire sur la peine de mort dans son État, cette décision est regrettable. "Le gouvernement Trump ait choisi de rejoindre" la Corée du Nord, l’Arabie Saoudite ou la Russie", a-t-il dénoncé.
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Dans la plupart des cas, les meurtres sont jugés au niveau des Etats. Mais pour des attentats, crimes racistes, meurtre d’un témoin ou des cas dépassant les frontières, les tribunaux fédéraux peuvent être saisis. Ainsi, 62 personnes se trouvent dans les couloirs de la mort. En revanche, 2 600 détenus se trouvent dans les prisons des États, selon le Centre d’information sur la peine de mort (DPIC).
En 45 ans, seuls 3 condamnés à mort ont été exécutés au niveau fédéral.
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