Selon un rapport du WWF, les populations de faune sauvage ont baissé de 73 % en moyenne en 50 ans. L’humanité qui s’en trouve menacée est principalement mise en cause.
Les populations de faune sauvage ont diminué de 73 % en moyenne au cours des 50 dernières années, une situation inquiétante principalement causée par les activités humaines. Ce constat est tiré du rapport "Planète Vivante" publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF) le 10 octobre, peu avant la COP16 Biodiversité en Colombie. Loin d’indiquer que les deux tiers des espèces ont disparu, ce chiffre souligne une réduction drastique de la taille des diverses populations animales entre 1970 et 2020, rapporte le Huffington post.
L’Indice Planète Vivante recense actuellement environ 5 500 vertébrés à travers 35 000 populations dans le monde. Etabli et mis à jour par la Société zoologique de Londres (ZSL) tous les deux ans depuis 1998, il est devenu une référence pour évaluer la santé des écosystèmes naturels. Des critiques concernent sa méthodologie, jugée parfois trop alarmiste. Toutefois, les responsables du ZSL ont défendu la robustesse de cet outil, précisant qu’il est complété par d’autres indicateurs sur la biodiversité et les risques d’extinction.
Les espèces d’eau douce subissent le plus fort déclin, avec une réduction de 85 % de leurs populations, suivies des vertébrés terrestres (-69 %) et marins (-56 %). Yann Laurans du WWF France a également souligné que l’humanité a perdu 40 % de la biomasse des océans, illustrant l’ampleur des dégâts causés à l’environnement. Le rapport met en avant la relation étroite entre le déclin de la faune et les crises climatiques et écologiques. Daudi Sumba, conservateur en chef du WWF, a alerté sur les risques de "points de bascule" irréversibles dans certains écosystèmes, notamment l’Amazonie, qui pourrait passer de puits de carbone à source d’émission de carbone, aggravant ainsi le changement climatique. De plus, la disparition des coraux menace la régénération des espèces de poissons, avec des conséquences directes sur les ressources alimentaires humaines.
Malgré ces constats inquiétants, certaines initiatives de conservation montrent des résultats encourageants. En Europe, le bison d’Europe, disparu à l’état sauvage en 1927, compte aujourd’hui 6 800 individus grâce à des programmes de réintroduction réussis. Le WWF rappelle que des efforts sont en cours, notamment à travers l’accord de Paris et l’accord de Kunming-Montréal, qui visent à protéger la biodiversité d’ici 2030. La 16e conférence de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB), prévue du 21 octobre au 1er novembre à Cali, en Colombie, sera l’occasion de stimuler la mise en œuvre des objectifs de sauvegarde de la biodiversité. Bien que la situation soit critique, il reste encore du temps pour agir avant d’atteindre un point de non-retour, selon Kirsten Schuijt, directrice générale du WWF.