Pendant six ans, la franco-colombienne Ingrid Betancourt était retenue en otage par les FARC. Elle a tenu à s’adresser aux anciens guérilleros …
Ingrid Betancourt, otage des FARC en Colombie durant six longues années, a demandé à ses anciens bourreaux de dédommager ses victimes, lors de son témoignage devant la juridiction spéciale issue de l’accord de paix signé en 2016. "Il faut des condamnations constructives, en parallèle à tout ce qu’ils ont détruit", a affirmé l’ancienne candidate présidentielle face aux magistrats de la JEP (Jurisdicción Especial de Paz), via une visio-conférence depuis Paris.
Il doit y avoir "des faits concrets qui signifient pour eux une réelle prise de conscience et une vraie reconversion suite au mal qu’ils ont fait", a continué l’ancienne otage à la JEP, chargée de juger les crimes commis pendant plus d’un demi-siècle de confrontation armée entre l’Etat colombien et les FARC.
Ingrid Betancourt, qui a toujours martelé avoir pardonné aux anciens guérilleros, a suggéré qu’ils construisent "avec leurs propres mains" des maisons pour les victimes de leurs actions. Toutefois, elle a admis ne pas savoir comment réparer le mal qu’ont subi les familles des anciens otages. "Que peuvent-ils faire pour nous rendre le temps qu’ils nous ont confisqué ? (…) Je n’ai pas de réponse. Je sais seulement que cela doit être des actions de longue durée, un effort et un engagement de leur part", a-t-elle ajouté.
Elle s’est également dite confiante pour "changer" ses anciens ravisseurs. Pour Ingrid Betancourt, il faut parier sur le fait qu’il y a en chacun de nous un esprit qui nous permette d’être meilleurs. "Ainsi comme je le crois pour moi, je le pense des FARC", a affirmé l’ancienne candidate présidentielle, enlevée le 23 février 2002 par l’ex-guérilla et libérée en 2008, avec 14 autres otages.
>> Notre dossier sur Ingrid Betancourt.
(Sources : Europe 1, Paris Match)