Illustration- Khairul Alam/AP/SIPA
L’origine d’une énorme marée noire polluant les plages du Brésil reste, jusqu’ici, inconnue.
Depuis le début du mois de septembre, le Brésil fait face à une catastrophe d’une "ampleur inédite", rapporte RTL. Effectivement, plus de 130 plages sur au moins 2 000 km, ont été polluées par une marée noire, dans le nord-est du pays. Pourtant, la vie des habitants de cette pauvre région dépend du tourisme et de ces plages paradisiaques.
Face à ce désastre, une enquête a été ouverte par la police brésilienne afin d’évaluer la possibilité d’un "crime environnemental". Le 2 octobre, l’agence environnementale publique Ibama a expliqué que les premiers éléments montrent que le pétrole polluant les plages aurait la même origine qui reste indéterminée.
La compagnie pétrolière publique Petrobras, qui a pris part aux opérations de nettoyage, a effectué des analyses sur des échantillons prélevés sur place. Ainsi, début octobre, les responsables ont assuré que ce pétrole n’était "ni produit ni commercialisé par l’entreprise".
Dans ce sens, le ministre brésilien de l’Environnement, Ricardo Salles, a rejeté la faute sur le Venezuela, une semaine plus tard. "Comme le montre un rapport de Petrobras, ce pétrole vient probablement du Venezuela. Il se trouvait dans un navire étranger qui naviguait près de la côte brésilienne", a-t-il expliqué devant une commission parlementaire.
Sans attendre, la compagnie pétrolière d’Etat vénézuélienne PDVSA a nié cette supposition, dans un communiqué du jeudi 10 octobre. "PDVSA rejette catégoriquement les déclarations du ministre brésilien de l’Environnement, Ricardo Salles, qui accuse le Venezuela d’être à l’origine des galettes de brut contaminant les plages du nord-est du Brésil depuis début septembre", a-t-elle annoncé.
Selon elle, les affirmations du Brésil sont "infondées". Car sur les champs pétroliers du Venezuela, il n’existe aucune preuve d’une quelconque fuite de brut qui pourrait avoir provoqué des dommages à l’écosystème maritime du pays voisin.
Jusqu’ici, malgré certaines hypothèses évoquées, le mystère reste donc entier sur la provenance de ce pétrole. Sur son site, la marine brésilienne, qui coordonne les investigations, a souligné qu’il s’agit d’un "cas très complexe et inédit dans l’histoire du Brésil". Toutefois, une autre possibilité a été énoncée par les enquêteurs. Selon eux, ce pétrole pourrait provenir d’un "cargo pétrolier fantôme" qui transporterait des hydrocarbures clandestinement.
En effet, puisque le Venezuela éprouve des difficultés à cause de l’embargo pétrolier imposé par les Etats-Unis, alors le pays pourrait opter pour cette voie.
A l’AFP, Maria Christina Araujo, océanographe à l’Université fédérale de Rio Grande do Norte (UFRN), un des Etats affectés par la catastrophe, a apporté une explication. "Nous avons eu une réunion avec des représentants de divers organes publics comme l’agence environnementale Ibama, le parquet et la Marine et cette hypothèse d’un navire fantôme a été évoquée", a-t-elle annoncé. Selon ses hypothèses, il s’agirait d’un cargo qui naviguerait illégalement, suivant des routes maritimes peu connues. Il pourrait transporter du pétrole vénézuélien malgré ces sanctions.
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