Des images choquantes montrant la violence d’un policier envers un individu ont provoqué la colère des Brésiliens.
La vidéo est virale sur les réseaux sociaux, elle a été capturée le 1er décembre dans un quartier de São Paulo au Brésil. Un policier a été surpris en train de jeter un homme d’un pont, sous le regard passif de trois autres agents. L’homme, un livreur à moto de 25 ans, est tombé sur une hauteur de trois mètres dans un ruisseau peu profond. Secouru par des habitants, il a été transporté à l’hôpital, où sa vie a été sauvée.
L’agent responsable de l’incident a été interpellé jeudi matin et il a été mis en détention dans une prison militaire. Treize policiers impliqués dans l’opération visant à disperser une « danse funk » ont également écopé d’une suspension, selon le média brésilien G1. Cet événement souligne les pratiques agressives de la police locale, déjà critiquées pour leurs excès dans la répression des quartiers défavorisés.
La gouvernance de Tarcísio de Freitas, ancien ministre de Jair Bolsonaro et actuel gouverneur de l’État, est mise en cause pour l’escalade de la violence policière. Depuis sa montée au pouvoir, l’État de São Paulo a connu une hausse alarmante des meurtres commis par la police. Freitas, initialement perçu comme une version modérée de Bolsonaro, est désormais critiqué pour son soutien à une politique répressive.
Selon Paulo César Ramos, sociologue et chercheur au think tank Afrocebrap, cette approche populiste encourage une impunité dangereuse. « Les policiers se sentent autorisés, voire obligés, à tuer », précise-t-il. Ces dernières semaines, la mort d’un garçon de quatre ans, d’un étudiant en médecine et d’un homme accusé de vol ont ravivé le débat sur la brutalité policière.
Le policier impliqué dans cet incident n’en est pas à sa première accusation. En 2023, il avait été accusé de meurtre après avoir tiré à 12 reprises sur un homme à Diadema, une affaire finalement classée pour légitime défense. Ces événements ont provoqué une vive émotion au Brésil et ont suscité de nombreuses manifestations. La population exprime sa colère face à ces actes de violence et réclame une réforme en profondeur des forces de l’ordre.