En Birmanie, les amnisties massives de prisonniers sont courantes pour éviter la surpopulation dans les maisons de détention.
La junte militaire, au pouvoir en Birmanie depuis le coup d’Etat du 1er février, a procédé à des interpellations, notamment, des proches de la cheffe déchue du gouvernement, Aung San Suu Kyi, et des responsables électoraux.
Pour éviter ainsi, la surpopulation dans les maisons de détention, les militaires ont ordonné la libération de plus de 23 000 prisonniers, ce vendredi 12 février.
Comme le rapporte le journal 20 Minutes, les amnisties massives de prisonniers sont courantes et en général, elles sont effectuées lors de dates importantes du calendrier birman.
Cette décision a été annoncée dans les colonnes de l’organe d’Etat, Global New Light of Myanmar. Il y est écrit que "le Conseil d’administration de l’Etat (…) a levé la punition de 23 314 prisonniers détenus dans les prisons, centres de détention et camps". Dans un autre encart, il a été déterminé que 55 prisonniers étrangers seraient également libérés. Le général en chef de l’armée Min Aung Hlaing, a par la suite, signé les deux ordres. Aucun détail concernant les prisonniers libérés n’a été mentionné dans le communiqué.
Pour Ming Yu Hah, d’Amnesty International, cette libération massive est un "spectacle parallèle destiné à détourner l’attention des atteintes quotidiennes commises par les autorités militaires contre les droits humains". Elle a indiqué que cette mesure ne devrait qu’affirmer le fait que la junte militaire a jeté des centaines de personnes en prison, depuis le début du coup d’Etat, pour avoir contesté pacifiquement le régime.
Selon une ONG de défense des prisonniers politiques, plus de 250 personnes ont été arrêtées par le nouveau régime, depuis le coup d’Etat.
Sean Turnell, un citoyen australien, conseiller économique du gouvernement déchu est parmi elles. Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) a également confirmé l’arrestation de responsables de la commission électorale jeudi.
Par ailleurs, l’armée a arrêté Aung San Suu Kyi et d’autres personnalités politiques de premier plan. Assignée à résidence, elle n’a pas été aperçue en public depuis, mais, l’ex-cheffe de facto du gouvernement birman est en bonne santé, a confié des responsables de son parti.
> A lire aussi : Birmanie : Joe Biden prévoit des sanctions contre la junte militaire