Le président américain Barack Obama s’est prononcé jeudi sur la révolte dans le monde arabe et le processus de paix israélo-palestinien, à l’occasion du très attendu discours sur le Moyen-Orient à Washington.
Après avoir salué le " vent de liberté " qui a soufflé dans les pays arabes de l’Afrique du Nord, Barack Obama s’est déclaré favorable à la création d’un Etat Palestinien, basée sur les frontières de 1967. "Les frontières d’Israël et de la Palestine devraient être fondées sur les lignes de 1967 avec des échanges sur lesquels les deux parties seraient d’accord, afin d’établir des frontières sûres et reconnues pour les deux Etats", déclare Barack Obama. Le discours du président américain ne manquera pas de provoquer l’indignation des Israéliens. A commencer par le premier ministre Benyamin Netanyahu qui sera reçu à la Maison Blanche ce vendredi 20 mai.
S’exprimant à propos des " pays démocratiques " issus du " printemps arabe " comme l’Egypte et la Tunisie, Barack Obama a promis la mise en place d’un programme d’aide notamment à l’investissement privé. Il va par exemple proposer aux pays du G8 un allègement de la dette égyptienne de l’ordre d’un milliard de dollars.
Le président américain estime que les Etats-Unis ont la responsabilité de soutenir l’élan démocratique dans le monde arabe. Selon lui, les révoltes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord témoignent d’une "soif de liberté". Barack Obama précise toutefois que Washington "ne peut en aucune manière imposer ses valeurs" mais que l’initiative devait venir " de chaque peuple ".
En ce qui concerne la Syrie, Barack Obama dénonce " le meurtre et les arrestations massives " perpétrés à l’encontre des populations civiles, qui ont fait plus de 850 morts depuis la mi-mars. Il appelle le gouvernement syrien à " conduire le pays à la démocratie, sinon, à céder le pouvoir ".
Pour ce qui est de la Libye, Barack Obama estime " inéluctable " la chute du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. " Kadhafi finira par partir ou par être chassé ", prédit-il. Enfin, le président américain juge que l’Iran, le Yémen et Bahrein " ne peuvent prétendre avoir un dialogue démocratique s’ils emprisonnent les opposants ".
Pour conclure son allocution, Barack Obama a établi un lien entre l’éternel conflit israélo-palestinien et les révoltes qui secouent le monde arabe. D’après lui, un vent de changement en cours dans le monde arabe et au Moyen-Orient devrait favoriser un climat de paix. "Au moment où les habitants du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord se débarrassent des fardeaux du passé, les efforts pour parvenir à une paix durable sont plus urgents que jamais", estime-t-il.