Illustration- Jacques WiTT-SIPA
Lucia, âgée de 11 ans, a été violée par le mari de sa grand-mère. A 23 semaines de grossesse, la fillette a dû subir une césarienne car sa vie était en danger.
La petite argentine de 11 ans, victime de viol commis par un membre de sa famile, et sa mère ont formulé une demande d’avortement auprès des autorités compétentes qui tardaient à y répondre. Dans sa plainte déposée auprès de la justice de la province de Tucuman située dans le nord de l’Argentine, Lucia a supplié que l’on lui "enlève ce que le vieux lui a mis dans le ventre".
Au bout de 23 semaines de grossesse, aucune autorisation à l’avortement n’a toujours été délivrée, rapporte le quotidien Le Monde. De leur côté, les médecins ont jugé nécessaires le recours plutôt à une césarienne et non à un avortement pouvant mettre en danger la vie de l’enfant.
Selon les explications de la gynécologue, Cecilia Ousset, le corps de Lucia n’est "pas suffisamment développé" pour supporter ni une grossesse de 23 semaines ni un accouchement par voie basse. Et même si la petite pouvait accoucher par voie naturelle, les "conditions psychologiques n’étaient pas réunies du fait des nombreux abus qu’elle a subi", a-t-elle aussi expliqué.
Le fœtus de 5 mois est vivant lorsqu’il a été extrait du ventre de la fillette mais, selon les médecins, il y a peu de chance qu’il survive. L’avocate de la famille de Lucia quant à elle, a estimé que, la "volonté de l’enfant aurait dû être prise en compte".
De leur côté, les autorités compétentes de la province de Tucuman se sont justifiées du retard de l’autorisation à l’avortement en déclarant avoir appliqué les "procédures nécessaires pour sauver les deux vies".
En Argentine, dans la plupart des cas, les responsables font exprès de laisser trainer les dossiers pour rendre impossible un avortement à cause de l’"avancement dans la grossesse". L’organisation féministe #NiUnaMenos, pro droit à l’avortement, a quant à elle, dénoncé la responsabilité de l’Etat que celle-ci tient pour responsable de la "torture de Lucia".
>>> Voir notre dossier sur l’Argentine.