Illustration/SIPA
La fille d’un ancien vice-ministre argentin de la Justice a porté plainte après qu’un équipage d’Air France a refusé de la surclasser en classe "business", faute de place. Une partie de l’équipage a été retenue pendant six heures au commissariat de l’aéroport.
Les 14 membres d’un équipage Air France ont vécu un véritable calvaire. Dans un communiqué, le syndicat d’hôtesses et stewards SNPNC raconte ce qu’ils ont vécu à leur arrivée à Buenos Aires, la capitale de l’Argentine. A la suite d’accusations proférées par la fille d’un ancien vice-ministre de la Justice, ils étaient arrêtés, interrogés dans des conditions horribles, puis incarcérés avant d’être relâchés sans explication. Au palais de justice, le chef de cabine principal a été enfermé dans une minuscule pièce d’un mètre carré pendant plusieurs heures. L’endroit était sous la surveillance permanente de deux gardes armés devant la porte. Il a d’ailleurs dénoncé un "traitement humiliant" entre le véritable interrogatoire du juge, mais également par l’ancien vice-ministre de la Justice, père de la plaignante.
Tout a commencé après un refus de l’équipage de surclasser la passagère argentine en classe "business", car il n’y avait plus de place, rapporte France Info. La plaignante de 29 ans a ensuite accepté de changer de siège, mais a ensuite dénoncé une attitude déplacée de son voisin. Une anomalie que l’équipage n’a pas constatée. Une source proche de l’enquête a déclaré que la jeune médecin a accusé son voisin de s’être masturbé dans l’avion sans pour autant aviser l’équipage. Le passager, un Français de grande taille et corpulent, a été arrêté et placé à l’isolement pendant 24 heures sur décision du juge. Il a retrouvé la liberté sans avoir subi un interrogatoire.
En plus du communiqué, le SNPNC a envoyé deux lettres, l’une adressée au ministère des Affaires étrangères, invité à intervenir, et l’autre à l’ambassade d’Argentine en France. La direction d’Air France, "particulièrement choquée" par les événements a sollicité les autorités compétentes pour faire la lumière sur cette affaire. Le président de la compagnie, Jean-Marc Janaillac, "a fait connaître au ministère des Affaires étrangères son indignation quant aux conditions de convocation et de détention arbitraires dont l’équipage d’Air France a été victime", est-il indiqué dans une déclaration de la compagnie. Le SNPNC qualifierait le silence des autorités "comme un aveu de faiblesse et un encouragement à faire perdurer de telles pratiques".
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