Le directeur général de l’OMS le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus appelle à "multiplier les investissements dans la recherche et le développement pour les infections résistantes aux antibiotiques".
Ce rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié mercredi 20 septembre alerte une nouvelle fois sur l’augmentation de la résistance aux antibiotiques. Son directeur général, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus tire la sonnette d’alarme en qualifiant d’urgence sanitaire mondiale la résistance aux antimicrobiens.
Au total, 51 nouveaux produits antibactériens en développement clinique ont été recensés pour le traitement des agents pathogènes prioritaires résistants aux antibiotiques. Mais, seuls 8 sont susceptibles de valoriser l’actuel arsenal de traitements antibiotiques, regrette l’OMS. Selon lui, cette situation catastrophique met sérieusement en péril les progrès de la médecine moderne. Face à l’urgence, il a lancé un appel pour la multiplication des investissements dans la recherche et le développement pour les infections résistantes aux antibiotiques.
Dans son rapport, l’OMS pointe surtout la menace qui pèse sur les établissements hospitaliers face à l’insuffisance "d’options" pour la tuberculose résistante. Cette dernière est responsable de la mort de 250 000 personnes par an. Il existe également "très peu" de formes orales d’antibiotiques en développement, pourtant "essentielles pour traiter les infections en dehors des hôpitaux ou dans des contextes à ressources limitées", déplore l’organisation onusienne citée par Le Monde.
Près de 10 millions de personnes par an pourraient perdre la vie à cause des bactéries résistantes aux antibiotiques d’ici à 2050. Ce chiffre alarmant a été révélé par un groupe d’experts internationaux formé en 2014 au Royaume-Uni, et auteur de plusieurs rapports sur le sujet. Ces chercheurs ont affirmé que le phénomène a déjà fait 700 000 décès par an, dont 50 000 en Europe et aux Etats-Unis. En France, la résistance antibiotique tue environ 12 500 morts par an. Mais ces chiffres sont "probablement sous-estimés", selon un rapport remis lundi au ministère de la Santé.
Consultez notre dossier sur la résistance bactérienne.