Grâce à un outil statistique inspiré de la lutte antiterroriste, les scientifiques disposent d’outils de modélisation et de visualisation pour exploiter ces volumes de données.
La revue The American Mineralogist a publié un compte-rendu de travaux permettant de détecter des gisements de minerais, offrant un important potentiel scientifique et économique, selon leurs créateurs. L’outil en question s’est inspiré d’un outil statistique utilisé dans la lutte antiterrorioste.
Les nouveaux outils statistiques utilisent d’énormes banques de données et permettent entre autres de prévoir la propagation de maladies infectieuses, débusquer des réseaux terroristes, suivre l’activité sur internet ou réguler le trafic routier. Désormais, ils peuvent détecter avec un degré de certitude et de précision sans précédent des gisements de minerais. Cette première application à la minéralogie permet également de dénicher les minerais, des plus communs aux plus rares et précieux. "Nous entrons dans une ère d’explosion de découvertes qui ouvre de nouvelles frontières très excitantes pour la science avec un énorme potentiel économique", a ainsi expliqué à l’AFP Robert Hazen, scientifique de la Carnegie Institution et directeur général du Deep Carbon Observatory, un programme international de recherche sur le rôle du carbone sur Terre.
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Les scientifiques ont recueilli depuis des décennies d’importantes quantités d’informations et de données sur plus de 5 200 types de minéraux découverts à ce jour sur la planète. Ils ont chacun une composition chimique et une structure atomique unique. "La quête de nouveaux gisements de minerais est incessante mais, jusqu’à récemment, les découvertes relevaient davantage de la chance que d’estimations scientifiques", a relevé Shaunna Morrison, géologue au sein du programme Deep Carbon Observatory. L’application a ainsi permis de découvrir l’existence de 145 différents minéraux de carbone auparavant inconnus de la science et leur localisation, ont indiqué les chercheurs, précisant que onze avaient déjà été mis à jour. "Au moins 1 500 minéraux de toutes sortes n’ont pas encore été trouvés", assure le scientifique Robert Hazen. D’où l’importance de cet outil.