D’une voix posée, au timbre grave, Andrea Constand, la seule victime de l’agression sexuelle de l’acteur américain Bill Cosby, a livré un témoignage poignant devant les juges. Il s’agit de sa première apparition en public depuis l’inculpation de l’acteur fin décembre 2015.
"Je me sentais vraiment humiliée"
Au deuxième jour du procès de l’acteur américain
Bill Cosby pour des faits d’agression sexuelle, la Canadienne de 44 ans a raconté mardi ce qu’elle a vécu. Andrea Constand est revenue sur cette nuit de l’horreur qui remonte à 2004. Malgré sa voix posée et son timbre grave, son regard s’est voilé au moment d’évoquer les mauvais souvenirs de la fameuse soirée.
"Je me sentais vraiment humiliée", a-t-elle confié pour sa première apparition en public depuis le début de cette affaire. Lors d’une audition en 2005, l’acteur a avoué avoir donné des pilules à sa victime et pratiqué des attouchements, avec son consentement, avait-il souligné.
"J’étais paralysée"
Bill Cosby avait invité Andrea Constand à dîner à son domicile de Cheltenham en 2004. Après avoir pris les pilules que lui aurait données l’acteur, l’ancienne basketteuse, alors âgée de 30 ans au moment des faits n’arrivait plus à se lever et a perdu connaissance un moment. A son réveil, son agresseur se livrait à des attouchements sur elle, au niveau de la poitrine et du sexe, selon ses dires. "J’essayais de remuer les mains, les jambes, mais j’étais paralysée", a-t-elle indiqué en soulignant qu’elle voulait que ça s’arrête.
La crainte d’un homme de pouvoir
Andrea Constand ne voulait pas parler des faits immédiatement après qu’ils se sont produits, car Bill Cosby était un homme de pouvoir. "Il était administrateur, ancien de l’université (qui l’employait) et contribuait financièrement aux activités sportives de Temple", avait-elle confié sur les propos relayés par LCI. Mais elle a finalement décidé de porter plainte en 2005. Accusé de violences sur plus de soixante femmes, l’acteur de 79 ans risque une peine de 10 ans d’emprisonnement en cas de condamnation. Le témoignage de l’ancienne basketteuse a un énorme poids dans ce procès qui doit durer deux semaines.