Chelsea Manning, condamnée à 35 ans de prison pour avoir transmis des documents confidentiels à Wikileaks, a vu sa peine commuée par Barack Obama. L’ancienne analyste de l’armée américaine sera libérée le 17 mai prochain.
La lanceuse d’alerte avait transmis plus de 700 000 documents confidentiels au site Wikileaks. En juillet 2013, Chelsea Manning l’ancienne militaire, transgenre et auparavant connue sous le nom masculin de Bradley Manning, avait été reconnue coupable de vingt chefs d’accusation, tels qu’espionnage, fraude et vol de documents diplomatiques et militaires confidentiels par la cour martiale du tribunal de Fort Meade (Etats-Unis). Condamnée à 35 ans de prison, elle sera libérée le 17 mai 2017 a fait savoir la Maison Blanche, mardi.
Depuis plusieurs jours, l’entourage de la Maison Blanche laissait entendre que la peine de Chelsea Manning pourrait être commuée. La présidence des Etats-Unis ne souhaitait en aucun cas une grâce complète. En novembre, Chelsea Manning avait envoyé une lettre à Barack Obama. "Je ne demande pas un pardon pour ma condamnation … La seule clémence que je demande est d’être autorisée à sortir de la prison militaire", avait-elle écrit. Si beaucoup dénoncent la décision de Barack Obama, le porte-parole de la Maison Blanche explique que Manning a reconnu sa responsabilité, sans essayer de fuir. Le porte-parole rappelle aussi que les documents volés et diffusés par Chelsea Manning étaient certes confidentiels, mais n’étaient pas classés "secret-défense". Le président, d’après ses conseillers, ne diminue pas la gravité de la faute mais explique que la jeune femme de 29 ans aura passé en mai 7 années douloureuses derrière les barreaux, et qu’elle a exprimé des regrets sincères.
Peu après l’annonce de la Maison Blanche, WikiLeaks s’est félicité de la libération prochaine de Chelsea Manning, évoquant une "Victoire". Pour autant, cette décision pourrait avoir des conséquences complexes pour l’organisation : son fondateur Julian Assange, qui vit depuis plusieurs années dans l’ambassade d’Equateur à Londres pour échapper à une extradition vers la Suède dans une affaire de viol présumé, avait promis le 12 janvier que si Barack Obama accorde sa clémence à Manning, il acceptera d’être extradé vers les Etats-Unis, "malgré le caractère clairement anticonstitutionnel du dossier monté par le département de la justice". Une enquête est toujours ouverte contre lui aux Etats-Unis pour publication de documents secret-défense. Des responsables de la Maison Blanche ont affirmé qu’il n’existait aucun lien entre ce message et la décision de Barack Obama.
VICTORY : Obama commutes Chelsea Manning sentence from 35 years to 7. Release date now May 17. Background : https://t.co/HndsbVbRer
— WikiLeaks (@wikileaks) 17 janvier 2017
Selon le communiqué de la Maison Blanche, au total, Barack Obama a gracié 64 détenus et commué les peines de 209 autres. Depuis son arrivée en janvier 2009 à la Maison Blanche, qu’il quittera vendredi, le président américain a gracié 212 condamnés et a commué 1 385 peines.
FACT : In commuting the sentences of 209 people today, @POTUS has now granted more commutations than any president in U.S. history. pic.twitter.com/QoQ1i81Y4N
— The White House (@WhiteHouse) 17 janvier 2017