Fernando Vergara/AP/SIPA
Le pilote de l’avion qui a transporté l’équipe de foot brésilienne de Chapecoense et qui s’est écrasé en Colombie avait signalé une panne électrique totale. Un mois après, l’hypothèse de la panne sèche se précise de plus en plus.
La piste d’une panne de carburant se renforce pour l’accident aérien qui a coûté la vie à 71 personnes en Colombie, dont les membres du club brésilien de Chapecoense. Début décembre, le directeur de l’Aviation Civile colombienne avait déjà avancé cette piste. "Les causes s’orientent, possiblement, vers un problème de carburant (…) C’est une hypothèse qui se renforce, mais qui doit être analysée par les enquêteurs, comme les informations de la boîte noire ou les enregistrements de la tour de contrôle", a-t-il déclaré. Un mois après, la thèse de la "panne sèche" se confirme.
L’enquête sur le crash aérien s’oriente vers une panne de carburant. "Les pilotes étaient conscients des limitations de carburant dont ils disposaient, qui n’était pas ce qui convenait, ni suffisant", a déclaré le secrétaire de la sécurité de l’Aviation civile colombienne, le colonel Freddy Bonilla, lors d’une conférence de presse. Le pilote et le copilote ont pensé atterrir à Bogota ou à Leticia (sud) du fait de la "limite de carburant", mais n’ont fait aucune demande en ce sens, selon Freddy Bonilla. "A ce jour, nous n’avons aucune preuve montrant qu’un facteur technique ait causé l’accident, tout est lié à un facteur humain et de gestion", précisent les autorités.
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Selon l’aviation civile, à 21h49 (heure locale) les pilotes demandent à atterrir en priorité en raison d’un problème potentiel de carburant et la contrôleuse aérienne de l’aéroport José Maria Cordova de Rionegro, qui dessert Medellin, leur donne "la route la plus directe et immédiate". Mais l’appareil entame sa descente sans avoir encore l’autorisation, alors qu’un avion de la compagnie colombienne Avianca est en phase d’atterrissage, et que d’autres sont déjà dans le secteur. Six minutes avant l’accident, à 21h53, l’un des moteurs s’arrête. Trois minutes plus tard, les quatre cessent de fonctionner.
A 21h57, l’équipage déclare l’appareil en urgence du fait d’une "panne électrique totale" et se trouvant "sans carburant". Il disparaît des radars. Une minute après, il demande à atterrir et descend à 9 000 pieds, soit environ 1 000 pieds en dessous de l’altitude minimale requise pour la zone. Il s’écrase contre le flanc d’une montagne, Cerro Gordo, à quelque 50 km de Medellin, à 21h58 à une vitesse de 115 nœuds (environ 230 km/h).