Les Clinton sont une nouvelle fois dans la ligne de mire de WikiLeaks. L’organisation a publié une note datant de 2011 qui lève le voile sur les conflits d’intérêts entourant les activités de Bill Clinton, président d’une organisation caritative. Des révélations qui risquent d’affecter la campagne électorale d’Hillary Clinton, jusqu’ici en tête des sondages.
Des courriels obtenus par le biais d’un piratage et diffusés jeudi par WikiLeaks révèlent que les conseillers d’Hillary Clinton ont exprimé des inquiétudes concernant l’effet que pourraient avoir sur l’avenir politique de l’ancienne secrétaire d’Etat les dons étrangers à la Fondation Clinton et les activités rémunératrices de l’ancien président, Bill Clinton.
"Planifient-ils de faire d’autres grosses activités l’an prochain ? Est-ce possible d’en diminuer le nombre et l’importance en 2016 ?", a notamment demandé l’an dernier l’actuel directeur de campagne de Clinton, Robin Mook, dans un courriel adressé à John Podesta, actuel président de la campagne de la candidate démocrate, qui tenait alors un rôle important au sein de la Fondation Clinton. John Podesta s’est lui-même opposé à l’idée que Bill Clinton rencontre deux des donateurs étrangers de la Fondation, un industriel ukrainien et le roi saoudien, à leur demande expresse. Les rencontres n’ont pas eu lieu. Les courriels confirment cependant que certains donateurs de la Fondation ont également versé à Bill Clinton des émoluments pour divers services, dont des conférences et des conseils. Certains lui ont également donné des cadeaux coûteux.
Dans cette note rédigée il y a cinq ans, Doug Band, un proche de Bill Clinton depuis la Maison Blanche, explique les services qu’il a rendus à la fondation et à l’ancien président démocrate personnellement. Une période durant laquelle il avait mis en place de pratiques douteuses dans l’utilisation des dons. Un mélange des genres qui avait alors suscité les complaintes de Chelsea Clinton, la fille des Clinton, également membre du conseil d’administration de la fondation. Cette note, dont l’authenticité n’a pas été confirmée par l’entourage des Clinton, a été piratée à partir du compte email de John Podesta, l’ancien secrétaire général de la Maison Blanche sous le mandat de Bill Clinton. Il est aussi l’actuel directeur de campagne d’Hillary Clinton.
Conflits d’Intérêts et services en nature abusifs
Doug Bandy décrit également les sommes versées au fil des années à la fondation, sous son impulsion, par certains de ses clients, dont Coca Cola, Dow Chemical ou encore la banque UBS. Selon lui, ni lui ni sa firme de conseil baptisée Teneo n’étaient rémunérés pour ce travail de levée de fonds. Il raconte aussi avoir personnellement servi d’intermédiaire principal pour toutes les activités privées de Bill Clinton, qui lui ont rapporté des dizaines de millions de dollars depuis son départ de la Maison Blanche en 2001, dont des services de conseil et des conférences rémunérées. "Nous avons également sollicité et obtenu, au besoin, des services en nature pour le président et sa famille - pour ses déplacements personnels, son hébergement, ses vacances et autres", écrit-il aussi. Il estime avoir ainsi rapporté à Bill Clinton personnellement plus de 50 millions de dollars, ainsi que 66 millions en contrats futurs.
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