Les virus de la dengue, du chikungunya et du Zika menacent la moitié du continent américain, prévient l’Organisation panaméricaine pour la santé (OPS). Lors d’une conférence de presse, le directeur de l’organisation a annoncé qu’au total "plus de 500 millions de personnes résident dans des zones à risque sur ce continent".
Après l’Afrique, l’Asie et le Pacifique, la dengue, le chikungunya et le Zika frappent le continent américain. L’Organisation panaméricaine pour la santé (OPS) lance la sonnette d’alarme lors d’une conférence jeudi à La Havane. La réunion de deux jours, tenue en présence de responsables et experts d’une trentaine de pays dont la ministre américaine de la Santé, vise à établir la feuille de route d’une "stratégie régionale de prévention et de contrôle" de ces maladies de type arbovirus.
Selon le directeur de l’OPS, le virus Zika est apparu dans la région en 2015 et déclaré en février dernier "urgence sanitaire mondiale" par l’OMS. Le virus a touché jusqu’au mois d’août dernier 47 pays et territoires de la zone Amériques pour un total de 116 000 cas confirmés. À ce jour, l’OMS a enregistré des cas dans 73 pays dans le monde.
Près de 875 000 personnes seraient touchées par le chikungunya dans 40 territoires des Caraïbes et des Etats d’Amérique centrale et du Sud, ainsi qu’aux Etats-unis. Parmi eux, au moins 14 704 cas sont confirmés biologiquement. Le chikungunya, détecté dans les Amériques dès décembre 2013, s’est propagé "en deux ans dans tous les territoires touchés par la dengue", a ajouté Sylvain Aldigheiri. Cette maladie provoque de fortes fièvres et des douleurs articulaires souvent invalidantes.
La dengue, autre maladie virale transmise par un moustique infecté, a touché 14,2 millions de personnes dans la région entre 2000 et 2014, pour un total de 7 000 morts, indique l’OPS. "La situation épidémiologique" de la zone Amériques est "extrêmement complexe" du fait de la présence élevée des moustiques transmetteurs, et constitue "un défi que nous devons affronter de manière intégrée", a indiqué de son côté Carissa Etienne, directrice de l’OMS.