Après la signature hier d’un accord historique entre la guérilla et le gouvernement colombien, l’ancienne otage des FARC, Ingrid Betancourt, a décidé de tourner la page. Elle avait été détenue pendant six ans.
Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont décidé d’enterrer la hache de guerre avec le gouvernement de Bogota. Il s’agit d’une étape historique vers la paix dans le pays, mais aussi pour Ingrid Betancourt qui avait été enlevée par la guérilla et retenue pendant six ans. "C’est un jour très, très fort, avec plein de sentiments contradictoires, parce qu’il y a évidemment cette joie, cette espèce de soulagement, mais il y a aussi quelque chose comme le fait d’être très fatigué. Peut-être comme ce que l’on ressent qu’on a fait une traversée du désert et qu’on arrive à une oasis", a-t-elle dit au micro de RTL. Aujourd’hui, Ingrid Betancourt assure faire "de son mieux pour pardonner", mais elle reconnaît que "c’est dur parfois". L’ancienne otage a été invitée en Colombie pour assister à la signature de l’accord avec les FARC, mais a préféré rester en France, pour observer "sans être observée".
Selon l’accord de paix signé entre les FARC et le gouvernement colombien, un tribunal spécial devrait être mis en place. Ceux qui avoueront leurs crimes pourraient échapper à la prison. Mais Ingrid Betancourt n’y croit pas beaucoup. "Je crois que c’est quelque chose que l’on dit parce qu’il y a beaucoup d’ennemis de cet accord", explique-t-elle en précisant qu’il y aura des peines privatives de la liberté. "Ce qui va changer, c’est que ce ne sera pas nécessairement dans une prison traditionnelle avec des barreaux". Pour que l’accord entre les FARC et le gouvernement colombien soit officialisé, les Colombiens devront le ratifier par référendum le 2 octobre prochain, et Ingrid Betancourt compte bien faire campagne pour le "oui". Mais elle pense qu’il y a encore des Colombiens qui ont du mal avec ce processus, "qui ne croient pas à la sincérité des FARC, qui pensent parfois qu’on leur donne trop d’avantages. Je pense qu’au fond c’est la peur du changement".
Pour permettre le changement, Ingrid Betancourt pourrait envisager de retourner sur la scène politique colombienne. "J’ai l’espoir de voir cette Colombie dont je rêve et que je me dis, pourquoi pas. Mais peut-être que non. En tout cas, je sens mes enfants derrière qui disent non", révèle-t-elle.
En savoir plus sur Ingrid Betancourt et les FARC.
Suivre l’actualité de la Colombie.