Les antibiotiques sont de plus en plus utilisés dans l’industrie du saumon au Chili. Le but serait de lutter contre une redoutable bactérie. Les scientifiques craignent pourtant les effets néfastes de cet usage.
Inquiétude autour de la production chilienne de saumon
L’usage intempestif d’antibiotiques dans le domaine de la pisciculture au Chili inquiète sérieusement les écologistes locaux. "Nous utilisons au Chili 500 fois plus d’antibiotiques qu’en Norvège", premier producteur mondial de saumon, s’alarme Liesbeth Van der Meer, directrice par intérim du groupe écologiste Oceana-Chili. Les statistiques laissent d’ailleurs sans voix : en 2015, 557,2 tonnes de médicaments ont été administrées dans la production totale équivalente à 846.163 tonnes. Cela fait donc un taux total de 0,066 %, selon les conclusions apportées par le Service national de la pêche et de l’aquaculture.
Une utilisation importante d’antibiotiques sous contrôle médical
Pourquoi une utilisation aussi importante des antibiotiques ? Le but est tout simplement de lutter contre la bactérie Piscirickettsia salmonis dangereuse pour les saumons chiliens. En effet, ce poisson est élevé de manière artificielle dans les eaux du sud du Chili. C’est d’ailleurs sur ce dernier point que les industries chiliennes s’insurgent en déclarant avoir besoin de cette quantité de médicaments pour repousser les pathologies qui menacent le saumon. Bien entendu, ces derniers assurent un contrôle médical strict pour l’injection de ces antibiotiques. "L’antibiotique utilisé doit être prescrit par un vétérinaire et on ne peut pas l’administrer de manière préventive, uniquement quand la maladie apparaît", souligne Felipe Sandoval, président de Salmon Chile, qui représente la majorité des producteurs chiliens.
Un meilleur contrôle de la production de saumon dans le futur
Quel est donc le secret de la Norvège dans sa production de saumon ? "Tout simplement, elle a su contrôler ses maladies", affirme Liesbeth Van der Meer, comme rapporté par l’Express. Les industries chiliennes sont pourtant formelles, il n’y a aucun danger pour l’homme à manger du poisson chilien sachant que les traces d’antibiotiques disparaissent rapidement. Elles se veulent en outre rassurantes par rapport à l’usage excessif de ces médi caments. "Les progrès technologiques vont nous aider à minimiser l’usage d’antibiotiques, c’est juste une question de temps", assure Felipe Sandoval.
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