Une Française combat actuellement au sein des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), a indiqué la guérilla, confirmant une information de Radio France Internationale (RFI) qui a diffusé lundi son interview. Elle aimerait entre autre "participer à la construction de territoires de paix".
Originaire de Montpellier et connue sous le pseudonyme de "Natalie Mistral", cette française âgée de 42 ans ferait bel et bien partie de l’organisation des Farc. L’information a été révélée par RFI et confirmée par le porte-parole des Farc le 27 juin dernier. "Je le confirme. Je connais la guérillera française, elle a toujours été à mes côtés", a déclaré le n°2 des Farc Ivan Marquez, depuis La Havane (Cuba) où ont lieu des pourparlers de paix, sans donner plus de précisions.
Natalie Mistral a tout lâché pour "vivre une révolution"
Sur RFI, Natalie Mistral a longuement détaillé les raisons de son engagement au sein de la guérilla colombienne des Farc. Elle explique qu’elle s’est engagée dans le Front 57 des Farc, dans la région du Choco dans le Nord-ouest du pays au début des années 2000. "J’étais travailleur social à Montpellier avec les gens qui vivent dans la rue. J’étais syndicaliste et communiste. J’avais le sentiment de jouer le flic gentil. Alors j’ai voulu participer à une vraie révolution et je suis partie chez les zapatistes du Chapas au Mexique", raconte Nathalie Mistral. Mais elle est déçue et a décidé avec un ami de partir en Colombie. "Je voulais juste apporter mon aide, participé sans idée au départ d’entrer dans les Farc", confie-t-elle. Mais très rapidement, elle se rapproche de la guérilla et épouse leur cause.
Chargée de mission dans les zones urbaines
Au sein de la guérilla, Natalie Mistral a occupé le poste de chargée de missions dans les zones urbaines. Elle a déjà également participé à quelques missions internationales et participé à quelques combats. Dans le reportage de RFI, elle raconte quelques détails sur sa vie au sein des Farc . "Être communiste, encadrer des groupes, cela s’apprend. Après il a fallu aussi apprendre la partie militaire, le maniement des armes, tirer. Tout ce qu’apprend un militaire. (…) Mon moniteur de tir nous a expliqué que c’est comme une école entre la manière chinoise et la cubaine. (…) Pendant trois jours on apprend à viser avec un bâton. Puis le dernier jour on tire une dizaine de balles", détaille-t-elle.
Que pense-t-elle de l’accord de cessez-le-feu historique ?
Les Farc s’apprêtent à signer un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement colombien. Quand il sera entériné Natalie Mistral se voit "participer, planifier, aider comme [elle le peut] à la construction des territoires de la paix". Interrogée sur les victimes, elle reconnaît qu’"il y a des victimes des Farc. Mais nous aussi nous sommes des victimes de l’État et des paramilitaires", souligne-t-elle. Le conflit armé déchirant la Colombie depuis 52 ans a fait officiellement 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.
Natalie Mistral est la deuxième Européenne connue au sein des Farc, après la Néerlandaise Tanja Nijmeier. Cette dernière, connue sous le nom d’Alexandra Narino, fait partie de la délégation des Farc chargée des négociations de paix à La Havane.
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