Dimanche soir, les députés brésiliens se sont prononcés pour la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff. La procédure va se poursuivre au Sénat. La première femme présidente de la démocratie brésilienne, a désormais peu de chances de terminer son second mandat.
Les députés brésiliens ont voté largement en faveur de la destitution de la présidente Dilma Rousseff, accusée de maquillage des comptes publics, lors d’une séance historique dimanche soir. Sa destitution a été adoptée par 367 voix sur 513, 25 de plus que les 342 (deux tiers) requises pour que la procédure se poursuive au Sénat. Le vote au Sénat est prévu entre fin avril et début mai qui devrait l’éloigner du pouvoir pendant 180 jours.
Bien que 137 voix aient voté contre (7 abstentions) la destitution de la présidente de gauche, l’opposition s’est réjouie de ce vote sanction. "Il y a eu un tsunami contre Dilma Rousseff", a lancé un député. Les députés de l’opposition de droite ont même chanté l’hymne des supporters de l’équipe de foot au Mondial 2014 : "Je suis brésilien, avec beaucoup de fierté et beaucoup d’amour". A Brasilia, environ 53 000 manifestants en vert et jaune favorables à la destitution se sont également réjouis du vote final.
Le parti de la présidente Dilma Rousseff a dû reconnaître sa défaite à l’assemblée : "Les putschistes ont gagné ici à la Chambre", a concédé José Guimaraes, leader du Parti des Travailleurs. Il a néanmoins précisé que cette "défaite provisoire ne signifie pas que la guerre est perdue (...) Nous allons maintenant dialoguer avec le Sénat pour qu’il corrige l’action des putschistes dirigés par des gens sans autorité morale".
Au pouvoir depuis 2010, Dilma Rousseff est accusée par l’opposition d’avoir maquillé des comptes publics pour favoriser sa réélection en 2014. Si jamais la présidente brésilienne était destituée, c’est le vice-président centriste et conservateur Michel Temer qui tiendrait le mandat présidentiel jusqu’à fin 2018. "S’opposer à moi, me critiquer fait partie de la démocratie. Mais démettre une présidente élue de façon légitime, sans que celle-ci ait commis un quelconque crime (…) n’est pas le jeu démocratique. C’est un coup d’Etat", avait encore affirmé Dilma Rousseff la veille du scrutin.
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