Les candidats au poste de secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont commencé à plaider devant l’Assemblée général. Les discours ont ressemblé à des entretiens d’embauche.
Trois prétendants à la succession du secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU) Ban Ki-Moon en 2017 ont commencé hier leur défilé devant l’Assemblée générale, à New York. Ils ont répondu aux questions des représentants des 193 pays membres sur des dossiers lourds comme le changement climatique, le conflit israélo-palestinien, la réforme de l’organisation, Daesh ou encore les abus sexuels dont on accuse les Casques bleus.
Âgé de 39 ans, Igor Luksic, le ministre des Affaires étrangères du Monténégro, est le plus jeune candidat à la succession de Ban Ki-Moon. Il a parlé en français, la France insistant pour que le patron de l’ONU parle la langue de Molière, et en anglais, au sujet du terrorisme, des réfugiés, des droits de l’homme ou encore le désarmement. "Je comprends les défis du monde moderne", a-t-il affirmé.
Irina Bokova, la directrice générale de l’UNESCO, a joué la carte du féminisme et de la parité, faisant remarquer que huit hommes se sont déjà succédé à la tête de l’ONU. "Il est temps de donner aux femmes l’opportunité de se développer comme membres égales de la société", a-t-elle annoncé. Mais elle n’avait pas de réponse à la question de l’ambassadeur de l’Ukraine sur l’annexion de la Crimée par la Russie : "Il n’y a pas de solution miracle", a-t-elle répondu.
Le plus éloquent et le plus convaincant de cette journée de plaidoirie pour la succession de Ban Ki-Moon a été l’ancien Haut commissaire de l’ONU aux réfugiés (HCR), le Portugais Antonio Guterres, qui s’est lancé dans un appel en faveur des migrants. "La migration doit être une option, pas un acte de désespoir", a-t-il lancé, préconisant de plus larges possibilités légales d’émigration, un "partage du fardeau entre tous les pays" et une "solidarité massive" envers les principaux pays d’accueil voisins de la Syrie.
Pour Antonio Guterres, un secrétaire général de l’ONU doit jouer un rôle de catalyseur, un "honnête courtier" offrant ses services dans les situations de crise. Il a cité comme priorités la prévention des conflits, la lutte contre le chômage des jeunes ou l’égalité homme femme dans les nominations à l’ONU. L’homme a jonglé avec brio entre français, anglais et espagnol.
D’autres candidates pourraient se déclarer dans les mois à venir, comme la Commissaire européenne Kristalina Georgieva, une Bulgare, ou la ministre argentine des Affaires étrangères Susana Malcorra, ex-chef de cabinet de Ban Ki-Moon.