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Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies devrait adopter d’ici peu une résolution qui vise à mettre fin aux sources de financement de Daesh. Les ministres des Finances des 15 pays du Conseil se réuniront ce jour.
Depuis des mois, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), s’est penché sur les sources de financement de Daesh. Son patrimoine évalué à 2 260 milliards d’euros et son budget 2015 à 2,6 milliards d’euros font trembler les pays membres du Conseil de sécurité qui veulent mettre fin à cette dépendance financière. Ce jeudi, les ministres des Finances des 15 pays membres devront trouver une résolution pour assécher les sources de financement du groupe terroriste. Une dizaine d’entre eux (Etats-Unis, France, Royaume uni, Espagne entre autres) ont confirmé leur participation.
Objectif : "agir de manière énergique et décisive"
En février 2015, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté la résolution élaborée par Moscou et Washington. Le texte technique de 28 pages cible le financement de l’Etat islamique, du Front al-Nosra et d’autres organisations liées à Al-Qaïda : particulièrement, la vente de pétrole, mais les objets culturels et religieux ainsi que l’argent pour les otages ont été également prévus. "Nous avons déjà de nombreux outils à notre disposition mais il faut maintenant que les pays fassent ce qu’ils ont à faire", affirme un diplomate. La résolution demande aux pays "d’agir de manière énergique et décisive pour couper les fonds et autres ressources économiques" de l’EI et pour sanctionner "de manière plus active" les soutiens financiers du groupe. "Les pays sont invités à faire du financement du terrorisme un grave crime dans leurs lois nationales et à intensifier les échanges d’informations à ce sujet, y compris entre gouvernements et secteur privé", ajoute ce diplomate.
Mettre en place des mesures de surveillance
Le Conseil de sécurité adressera avec cette résolution "un message politique très ferme, très fort : la lutte contre le financement du terrorisme est l’une des priorités de l’ensemble des membres des Nations unies et chaque État devra mettre en œuvre les mesures nécessaires", a commenté Michel Sapin. La résolution de l’ONU constitue "un support juridique" pour que les pays prennent leurs dispositions. La communauté internationale devra ensuite vérifier que chaque Etat applique les mêmes mesures. Cette mission de surveillance reviendra au Groupe d’action financière (Gafi), un organisme intergouvernemental basé à Paris et chargé de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. "Chaque pays sera ainsi soumis à un examen pour savoir s’il a bien pris toutes les mesures nécessaires pour lutter efficacement contre le financement du terrorisme", a détaillé le ministre français des Finances.