Après une séance houleuse, la présidente brésilienne Dilma Rousseff a perdu mardi 8 décembre à l’Assemblée la première bataille sur sa destitution alors qu’elle est accusée d’avoir falsifié les comptes de l’État pour faciliter sa réélection en 2014.
Alors qu’une procédure de destitution a été engagée contre la présidente brésilienne de gauche Dilma Rousseff, cette dernière a perdu mardi à l’Assemblée la première bataille y afférent. Cette situation est apparue quelques heures après qu’elle a reçu les critiques de son vice-président Michel Temer qui lui remplacera en cas de déchéance.
Une tentative de "coup d’État" institutionnel
Après une séance houleuse, les députés de droite, associés à des dissidents de la majorité gouvernementale, ont obtenu une majorité de sièges au sein de la Commission spéciale qui se chargera d’évaluer la demande de destitution. Par ailleurs, les anti-Rousseff ont obtenu une majorité de 39 députés au sein de cette commission qui sera composée de 65 élus. Avec 272 voix contre 199, ils se sont mis au travers du camp gouvernemental qui présentait une liste plus propice à la présidente. La présidente du Brésil reprochée de maquillage des comptes publics en 2014 et 2015, a signalé la semaine dernière une tentative de "coup d’État" institutionnel "sans aucun fondement" juridique, conspirée par une opposition n’ayant pas accepté sa défaite électorale de 2014.
Une popularité qui s’est effondrée sous la barre des 10%
Dilma Rousseff a vu sa popularité s’effondrer sous la barre des 10% et son camp s’est divisé de toutes parts, sous l’impulsion de son adversaire juré, le président du Congrès des députés Eduardo Cunha. Ce dernier a autorisé la semaine dernière la procédure d’empêchement. La séance à l’Assemblée s’est passée dans un climat de haute tension. Des députés pro-Rousseff sont allés jusqu’à casser des urnes électroniques pour contester le vote à bulletins secrets.
Un délai de dix sessions parlementaires pour présenter sa défense
La présidente brésilienne possède un délai de dix sessions parlementaires pour exposer sa défense. La Commission spéciale disposera ensuite de cinq sessions pour ratifier un rapport exhortant ou non sa destitution. Ce rapport sera ensuite présenté à l’assemblée plénière du Congrès des députés. La mise en accusation de Dilma Rousseff devant le sénat requiert ensuite deux tiers des votes (342 sur 513). Dans le cas contraire, la procédure échouerait sans recours possible. Le calendrier de cette procédure n’a pas encore été dévoilé, car il dépendra en grande partie de l’annulation ou non des vacances parlementaires officiellement prévues du 22 décembre au 1er février.
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