Les américains ont admis avoir bombardé par "erreur" un hôpital de Médecins sans frontières (MSF) à Kunduz, dans le nord de l’Afghanistan. Le général John Campbell, commandant des forces américaines et de l’OTAN en Afghanistan a reconnu la responsabilité des forces américaines.
Après le bombardement d’un centre de soins de Médecins sans frontière à Kunduz, nord de l’Afghanistan, l’organisation a immédiatement dénoncé un "crime de guerre" provenant de l’armée américaine tout en réclamant une enquête "transparente et indépendante". En réponse, le commandement américain a fourni ses explications mardi devant la commission des forces armées du Sénat. Le général John Campbell, en charge de la mission de l’Otan en Afghanistan, a ainsi affirmé que l’hôpital de MSF avait été bombardé "par erreur" dans la nuit de vendredi à samedi.
Selon le général John Campbell, l’attaque avait été demandée par les afghans aux prises avec des insurgés talibans dans la région, mais décidée par la chaîne de commandement américaine. "Nous n’aurions jamais visé intentionnellement une installation médicale protégée", a-t-il assuré. Il a précisé que des membres des forces spéciales américaines dans le secteur de Kunduz étaient en liaison avec les appareils qui ont mené l’attaque.
Lors de cette audition au Sénat, le général Campbell s’est prononcé pour un réexamen du plan qui prévoit le retrait d’ici la fin de l’année de presque toutes les forces américaines présentes en Afghanistan. Il a expliqué que les menaces représentées par le groupe armé Etat islamique et Al Qaïda justifiaient de réfléchir à nouveau aux effectifs qu’il faudrait laisser dans ce pays.
L’explication n’est pas crédible pour l’ONG. "J’ai des doutes sur le fait que c’était une erreur, parce que plusieurs bombes sont tombées dans l’enceinte de l’hôpital. Le bombardement a continué, malgré notre alerte aux autorités militaires à Kaboul", a expliqué Mego Terzian, président de MSF France. Vingt-deux personnes ont été tuées lors de ce raid aérien.
De son côté le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest a indiqué qu’une enquête était toujours en cours pour déterminer exactement comment et pourquoi cela a pu arriver.