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Alors habitués aux savoureux plats des meilleurs restaurants de New-York, les dirigeants du monde se sont vus servir un repas entièrement préparé à partir de déchets alimentaires.
Un hamburger végétarien confectionné à partir de la pulpe de fruits pressés, habituellement destinée à la poubelle, accompagné de frites fabriquées avec le maïs riche en amidon généralement donné aux animaux, tel a été le menu du déjeuner servi au siège de l’ONU à New-York dimanche.
Gaspillage alimentaire et changement climatique
"C’est le repas typique américain, mais complètement bouleversé. Au lieu du bœuf, nous allons manger le maïs qui nourrit le bœuf", a expliqué Dan Barber, un des chefs new-yorkais ayant concocté les repas. "Le défi est de créer quelque chose de vraiment délicieux, à partir de ce que nous aurions autrement jeté", a-t-il ajouté. C’est en quelque sorte une façon de dévoiler le gâchis incroyable de l’alimentation moderne et son rôle dans le changement climatique. Des dizaines de dirigeants mondiaux étaient présents lors de ce déjeuner, co-présidé par le président français François Hollande et son homologue péruvien Ollanta Humala, dans le cadre du sommet sur le développement organisé sur trois jours à l’ONU, avant les discussions à Paris.
3,3 milliards de tonnes de carbone par an
Des chiffres révélés par l’ONU ont permis de savoir que 28% des terres agricoles dans le monde servent à la production de nourriture qui est jetée ou gâchée. Chaque année, les pertes dans le monde représentent près de 3,3 milliards de tonnes de carbone. "C’est juste impensable, l’inefficacité de notre système, quand vous pensez à quelque chose de cette magnitude", a indiqué Sam Kass, le second chef à l’origine des repas à base de déchets.
Un moyen de sensibiliser les dirigeants
Les deux chefs ont voulu passer le message face à l’urgence de la situation actuelle. "La conception d’une assiette de nourriture dans le monde occidental génère beaucoup de gaspillage parce que nous avons les moyens de ce gaspillage", a précisé le chef Sam Kass qui a ajouté que ce gaspillage alimentaire était encore plus important aux États-Unis. Les dirigeants, espèrent les chefs, réfléchiront et passeront le mot après avoir goûté de ces repas conçus à partir de déchets.