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François Hollande était en visite officielle lundi à Cuba, la première d’un chef d’Etat français en exercice. Il a appelé à "lever l’embargo qui entrave le développement de Cuba".
François Hollande est le premier chef d’Etat occidental à se rendre à Cuba depuis l’annonce du dégel entre l’île et les Etats-Unis. Il a estimé que son déplacement s’inscrivait "dans un contexte particulièrement important mais encore incertain", dans un discours à l’Université de La Havane. "Il est possible que, maintenant, Cuba puisse disposer des conditions, enfin, pour échanger avec le reste du monde", a posé le président.
A travers son discours, il a appelé à "lever l’embargo qui entrave le développement de Cuba", à l’instar de Barack Obama, qui, depuis l’annonce du dégel avec Cuba, a demandé au Congrès, contrôlé par les républicains, de travailler à la levée de l’embargo en vigueur depuis 1962. La France fera son possible pour contribuer à ce que "l’ouverture puisse être confirmée, que les mesures qui ont tant nui au développement de Cuba puissent être enfin annulées, supprimées", a-t-il expliqué.
Le président français a également appelé La Havane à assouplir les "règles" pour faciliter les échanges et l’implantation d’entreprises françaises dans l’île. Mais François Hollande a également délivré un message à double tranchant : "S’il est possible de freiner ou entraver le mouvement des marchandises, il est impossible de freiner celui des idées ou de la culture". Un message équilibré afin d’éviter un incident diplomatique estiment les médias franciliens.
La légion d’honneur au cardinal Ortega
Lundi, François Hollande a remis la légion d’honneur au cardinal Jaime Ortega, archevêque de la Havane, qui s’est imposé ces dernières années comme l’interlocuteur politique du gouvernement de Raul Castro. Lors d’une cérémonie tenue à la résidence de l’ambassadeur de France Jean-Marie Bruno à La Havane, François Hollande a salué "ce que le cardinal a fait pour et avec ce pays".
"Vous y avez consacré votre vie comme homme d’Église. Vous avez fait aussi en sorte d’apaiser, de trouver des solutions parfois. Ce qui n’était pas forcément aisé. Vous continuez à favoriser l’ouverture de Cuba, d’ailleurs il y aura la visite du pape François à Cuba", en septembre prochain, a déclaré le président français.
S’ensuivirent la rencontre avec Fidel Castro, puis la partie officielle du déplacement : une cérémonie de dépôt de gerbe sur la place de la Révolution, suivie de l’accueil par le président du Conseil d’Etat Raul Castro au palais de la Révolution et, enfin, le dîner officiel. François Hollande avait indiqué que la question des droits de l’homme serait "nécessairement évoquée" lors de ses rencontres avec des dirigeants cubains, même si aucune rencontre avec des opposants n’est prévue à son emploi du temps.