Grâce à cette machine appelée "Sustain", le domaine qui reste encore un point faible de la science connaîtra de grands progrès notamment dans les capacités des météorologues à prédire l’intensité des cyclones et des tempêtes tropicales.
Destinée à faire du vent et des vagues, "Sustain", qui ressemble à un gigantesque aquarium, est le plus grand simulateur d’ouragan du monde. Elle vient d’ouvrir à l’université de Miami et grâce à elle, les capacités des météorologues à présager l’intensité des cyclones et des tempêtes tropicales verront une amélioration.
Un investissement de près de 55 millions d’euros
Se distinguant par sa taille, six fois plus grande que les précédents simulateurs de vents et de vagues déjà existants, cette machine représente un investissement de 15 millions de dollars soit près de 13,2 millions d’euros auquel il faut additionner 47 millions de dollars ou environ 41,3 millions d’euros pour le bâtiment dans lequel il est logé. Lorsque le moteur de 1 700 chevaux se met en marche, on entend un rugissement et des pagaies commencent à agiter les 144 000 litres d’eau du stimulateur. Ensuite, des vagues de couleur bleu-vert se meurent doucement sur les vitres du réservoir avant de grossir progressivement. Puis, elles se déchaînent alors que les vents de la soufflerie accèdent à la force d’un ouragan de catégorie maximale (catégorie 5), avec une vitesse maximum de 251 km/heure.
Simulation grandeur nature
Des embruns naissent ensuite sur les parois latérales du réservoir au cadre d’acier dont la longueur est de 23 mètres sur 6 mètres de large et près de 2 mètres de profondeur. Afin de simuler les dégâts subis grandeur nature par les constructions le long des côtes, une maison miniature verte et blanche est frappée par ces énormes vagues. "Au cours des vingt dernières années nos prévisions n’ont cessé de s’améliorer, à l’exception de celles sur la puissance des cyclones", a expliqué Brian Haus, le principal responsable scientifique de Sustain sur les propos du Parisien ce jeudi en précisant que ce sera "un élément clé du nouveau simulateur".
Les espoirs fondés sur Sustain
Les météorologues appréhendent l’incertitude de l’intensité des ouragans qui ne facilite pas leur travail. Wilma, le plus puissant ouragan de l’Atlantique dans les annales en est un exemple concret. Ayant vécu Wilma, Brian Haus s’est toutefois assuré de trouver comment mieux comprendre la physique de la puissance des cyclones. Les chercheurs souhaitent également se servir du simulateur Sustain afin de comprendre comment les tempêtes détruisent les habitations et les immeubles le long des côtes. "C’est un aspect important de la recherche car la plupart des normes de construction et des modèles informatiques utilisés ne sont pas basés sur des données correspondant à ce qui se passe dans la réalité au moment d’un ouragan", souligne Brian Haus.