Cette affaire suscite un vif débat au Paraguay où l’IVG n’est autorisée que si la grossesse pose un risque de mort pour la mère.
Alors abusée par le compagnon de sa mère, cette fillette de 10 ans s’est retrouvée enceinte. Toutefois, le ministre de la Santé du Paraguay s’est totalement opposé à pratiquer l’avortement.
"C’est totalement hors de question"
Enceinte de près de cinq mois, la jeune fille violée par son beau-père sera contrainte de mener à termes sa grossesse. "Il fallait le faire avant la 20e semaine. La grossesse ne sera pas interrompue", a décidé lundi soir Antonio Barros ministre de la Santé et lui-même médecin pédiatre. "C’est totalement hors de question, nous sommes en complet désaccord" avec cette option, a-t-il insisté.
19% des grossesses touchent des mineures
La Constitution au Paraguay n’autorise l’avortement qu’en cas de danger pour la vie de la mère, mais uniquement jusqu’à la 20e semaine. Cependant, les médecins qui se sont occupés de la fillette il y a deux semaines, ont suspecté une tumeur abdominale. Ils ont alors prévenu sur les risques de complication de cette grossesse particulièrement précoce. Le doyen de la faculté de médecine de l’université du Paraguay l’a toutefois contesté et d’après Anibal Peris, l’enfant pourra donner naissance à son enfant dans des conditions normales, surtout dans un pays où 19% des grossesses touchent des mineures. La campagne publique lancée par la branche locale d’Amnistie Internationale, sous le mot-clé "#NiñaEnPeligro" ("fillette en danger"), ne porterait donc pas de fruits.
Le débat de l’avortement en Amérique latine
Un tel fait divers est déjà apparu et suscite souvent de vives polémiques sur le cadre législatif de l’avortement en Amérique latine, rapporte Metro News dans son édition de ce mardi. En 2013 au Chili, c’était le cas de Belen, obligée d’accoucher à seulement 11 ans après avoir été elle-aussi abusée par son beau-père. Deux ans plus tard, la présidente chilienne Michelle Bachelet a décidé d’autoriser l’avortement dans des cas précis, notamment les viols.