Une énigme intrigue depuis quelques années les scientifiques : d’étranges signaux radio sont émis depuis l’espace. Ils constituent, selon les spécialistes "une belle avancée de l’astrophysique".
Pour le moment, on ignore la distance et la source de ce signal, mais depuis quelques semaines, les scientifiques sont perturbés par l’étrange découverte, relate le site atlantico.fr. De nouveaux indices importants pour élucider certains phénomènes de l’astrophysique pourraient être donnés par un signal d’une fraction de secondes provenant des profondeurs de l’espace.
L’Astrophysical Journal a publié une nouvelle étude menée par une équipe de scientifiques dirigée par le professeur Victoria Kaspi de l’université McGill de Montréal. L’étude démontre que ce fameux signal radio observé en novembre 2012 par le radiotélescope Arecibo situé à Porto Rico pourrait bien constituer une avancée majeure pour la recherche.
"Sursaut radio rapide" (Fast Radio Bursts en anglais) est le nom donné au signal qui a déjà été détecté dans le passé. Le signal d’Arecibo confirme plusieurs "bruits" similaires entendus en 2007 par l’observatoire de Parkes situé en Australie" assure Oliver Sanguy spécialiste de l’astronautique et rédacteur en chef d’Enjoy Space, le site d’actualités spatiales de la Cité de l’espace à Toulouse.
"Mais il y avait un doute au niveau de cette réception car elle n’avait pas été repérée par d’autres observatoires. Les scientifiques se demandaient s’il ne s’agissait pas d’un dysfonctionnement de l’antenne de Parkes. Comme il a maintenant été par un radiotélescope différent de celui de Parkes, le vrai travail scientifique commence" poursuit le spécialiste.
Les sceptiques des théories extra-terrestres se retrouvent confortés. "Lorsque vous faites une nouvelle découverte, il est très important qu’elle soit confirmée par d’autres groupes de chercheurs utilisant d’autres instruments", avait déjà expliqué à ce propos le professeur Duncan Lorimer à l’université de Virginie Occidentale aux Etats-Unis.
Le signal cosmique capté en 2012 provient de l’extérieur de notre galaxie, à environ 240 millions d’années lumières de la Terre, contrairement à la plupart des signaux cosmiques repérés dans la Voie Lactée jusqu’à présent. Il a été capté dans l’amas de Persée, une région souvent surnommée comme le "plus gros objet de l’univers", car elle abrite des milliers de galaxies. Les plus petites galaxies situées à l’intérieur de l’amas de Persée sont restées intactes pendant des milliards d’années.
Cette nouvelle preuve enthousiasme particulièrement Olivier Sanguy : "Je suis optimiste car lorsque deux instruments différents repèrent un même signal radio cela montre qu’on a quelque chose sur lequel on peut travailler. Il ne faut pas oublier qu’en 1967, un signal radio inconnu avait abouti à la découverte des Pulsar (à savoir des étoiles qui tournent très vite sur elles-mêmes, ndlr). Est-ce-que cela sera le cas avec ce signal sonore ? Pourquoi pas. Ce serait en tout cas très bien pour l’avancée de l’astrophysique".
Le signal dure 3 millisecondes et pourrait contenir de la matière noire, selon l’équipe d’astronome qui publie l’étude dans l’Astrophysical Journal. Il pourrait provenir de la désintégration d’un neutrino stérile, également connu sous le nom de neutrino lourd qui pourrait s’apparenter à une particule de matière noire.
Certains experts estiment que la matière et l’énergie noire constituent environ 85 % de la composition de notre univers, même si aucune équipe scientifique n’est jamais parvenue à en détecter. Victoria Kaspi a expliqué : "Nous savons que l’origine de la matière noire est très complexe à expliquer, mais si notre théorie est vraie, nous serions incroyablement récompensés. Nous allons donc continuer de tester cette hypothèse et voir où cela nous mène".
Olivier Sanguy conclut : "Pour en savoir un peu plus, il va falloir attendre que différents scientifiques confrontent leur approche"