Des dizaines de prisonniers ont pris la fuite hier dans une prison hautement sécurisée en Haïti. Ces évasions spectaculaires font suite à une mutinerie survenue à l’intérieur du centre pénitencier de Croix-des-Bouquets.
Dimanche 10 août, une intense fusillade a été entendue dans le centre pénitencier de Croix-des-Bouquets situé à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale. Peu de temps après la mutinerie, un parlementaire présent sur les lieux annonce : "c’est une évasion spectaculaire. Une centaine de détenus s’est enfuie de la prison", information transmise par Le Monde. Les habitants de Croix-des-Bouquets racontent avoir aperçu des centaines de personnes sortir de l’enceinte et courir dans tous les sens après la fusillade.
Dans la liste des évadés figurent des condamnés et des détenus accusés pour trafic de drogue et d’enlèvement contre rançon, dont Clifford Brandt accusé d’enlèvement depuis 2012. Le porte-parole de la police haïtienne a lancé un avis de recherche afin de le retrouver. Une prime de 40 000 dollars soit environ 29 000 euros sera offerte à la personne qui aiderait la police à mettre la main sur ce fugitif. "Des mesures ont été prises par les autorités pour renforcer les contrôles aux frontières. Les ambassades ont été également averties", annonce la police haïtienne, infos rapportées par Le Monde.
Le porte-parole de la police haïtienne a expliqué que "C’est un complot réalisé à l’intérieur de la prison qui a provoqué cette évasion. Il n’a pas eu d’attaque venue de l’extérieur contrairement à ce qui avait été annoncé". Ce dernier a rajouté que 13 évadés ont été rattrapés et la poursuite continue afin de traquer les autres prisonniers.
Notons que la prison de la commune de la Croix des Bouquets construite en 2012 a été financée par le Canada pour une somme fixée à 5,7 millions de dollars (dans les 4 millions d’euros). Depuis son implantation dans la commune de la Croix-des-Bouquets, cette prison a accueilli 897 personnes. Choquée par cette évasion spectaculaire, une organisation locale de défense des droits de l’homme a affirmé sur les propos repris par Le Monde. "Ce qui s’est produit est scandaleux quand on sait que cette prison est très sécurisée et en principe bien contrôlée" , lance-t-elle.