Selon un rapport sorti par l’agence de notation Moody’s, le vieillissement de la population mondiale accentuera nettement la réduction de la croissance mondiale. La situation n’épargnera pas les pays émergeants.
Tous les pays du monde seront touchés par les conséquences du vieillissement démographique. Dans le rapport publié par l’agence de notation Moody’s, Elena Duggar, vice-présidente de l’agence américaine et coauteur du rapport annonce que "la transition démographique, que beaucoup considèrent comme un enjeu de long terme, est en réalité déjà en face de nous et elle va réduire la croissance économique de façon significative". D’après l’ONU, une population est vieillissante lorsque le pourcentage des habitants de plus de 65 ans atteint plus de 7 %. On parle par ailleurs de population "super-âgée" lorsque le ratio dépasse 20 %.
Dans le rapport de Moody’s, 60 % des 112 pays notés, soit 68 pays figureront dans la classe des "vieillissants" en 2015. Cinq autres pays entreront dans le groupe "super-âgée". Le club des "très seniors" composé par le Japon, l’Allemagne et l’Italie sera bientôt complété par la Grèce et la Finlande l’année prochaine. La France et sept autres pays seront des leurs vers 2020.
Le ralentissement démographique aura de lourdes conséquences sur la croissance mondiale les deux prochaines décennies. Les effets auront une courbe croissante avec 0,4 point sur la période 2014-2019 et de 0,9 point entre 2020 et 2025. Les impacts de ce vieillissement de la population concernent surtout la dégradation de la croissance mondiale. La population active diminue à priori, ce qui ralentit l’économie du pays. De plus, le vieillissement de la population "va également réduire les taux d’épargne des ménages, ce qui réduira l’investissement" rapporte Le Figaro.
Comme solutions, l’OMC, le FMI et l’agence de notation estiment que le recours aux réformes structurelles peut amoindrir voire compenser l’impact du vieillissement de la population sur l’économie. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe propose par exemple l’augmentation du taux d’activité des femmes. Moody’s termine en suggérant une sortie de crise non moins pessimiste par la régulation des flux d’immigration selon les besoins. Le Figaro de prévoir qu’ "A long terme, l’innovation et le progrès technique vont améliorer la productivité et le capital humain et pourront réduire les effets du profond changement démographique sur la croissance".