Illustration - ROMAIN DOUCELIN / SIPA/SIPA
Un rapport publié le 4 mars 2025 dans The Lancet met en garde contre une explosion du nombre de personnes en surpoids et obèses d’ici à 2050.
Sans mesures efficaces, six adultes sur dix et un tiers des enfants et adolescents seront concernés.
Ce rapport, fondé sur des données issues de 204 pays, repose sur le programme Global Burden of Disease, financé par la Fondation Bill & Melinda Gates.
En 1990, 731 millions d’adultes et 198 millions de jeunes étaient touchés. En 2021, ces chiffres sont passés à 2,11 milliards d’adultes et 493 millions d’enfants et adolescents. Si rien ne change jusqu’en 2050, 3,8 milliards d’adultes et 746 millions de jeunes seront en surpoids ou obèses, soit respectivement 60 % et 31 % de la population.
Face à cette situation, les experts préconisent des plans d’action sur cinq ans (2025-2030). Plusieurs solutions sont avancées par les auteurs de l’étude : régulation de la publicité des aliments ultra-transformés, intégration d’infrastructures sportives dans les écoles. Pour eux, il faut encourager l’allaitement maternel et les régimes équilibrés. Ils évoquent aussi la nécessité de développer les politiques nutritionnelles de chaque pays.
Les régions les plus touchées en 2050 seront l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient, l’Amérique latine et les Caraïbes. L’obésité des jeunes devrait croître de 121 %, atteignant 360 millions d’enfants et adolescents. Les garçons de 5 à 14 ans seront les plus affectés, avec un taux d’obésité dépassant celui du surpoids. Cette crise accentuera la pression sur les systèmes de santé, notamment dans les pays à faibles ressources. En 2050, près d’un quart des adultes obèses auront plus de 65 ans, aggravant le coût des soins.
Actuellement, plus de la moitié des adultes en surpoids ou obèses vivent dans huit pays : la Chine (402 millions), l’Inde (180 millions), les États-Unis (172 millions), le Brésil (88 millions), la Russie (71 millions), le Mexique (58 millions), l’Indonésie (52 millions) et l’Égypte (41 millions). L’ampleur de cette épidémie impose une action rapide et coordonnée pour limiter ses effets sanitaires et économiques à l’échelle mondiale.