Rentrée en France après une détention provisoire de quatre mois, la cheffe d’entreprise conteste cette décision "hallucinante" et a fait appel.
Olfa Ayari a été condamnée à huit mois de prison ferme en Tunisie pour adultère après une photo publiée en ligne. Revenue en France en septembre 2023 après une difficile détention provisoire, la cheffe d’entreprise conteste cette décision jugée "hallucinante." La photo incriminée, partagée sur ses réseaux sociaux, la montrait avec un ami dans un hôtel de Hammamet. Son ancien époux, avec lequel elle reste administrativement liée en raison de la prolongation de la procédure française, avait déposé plainte en la découvrant.
Olfa Ayari, détenant la double nationalité franco-tunisienne, avait été appréhendée conformément à la loi de son pays d’origine. Bien que l’adultère ne soit plus considéré comme un délit en France depuis 1975, il reste passible de cinq ans d’emprisonnement en Tunisie. Malgré ses contestations de toute relation amoureuse, la cheffe d’entreprise a été placée en détention provisoire sur la base de ces photos, où elle demeurera pendant quatre mois.
Malgré son retour en France, Olfa Ayari est confrontée à une peine résiduelle de quatre mois à purger, qui l’exposerait à une incarcération en cas de retour en Tunisie. "C’est une peine à exécuter, il n’y a pas les mêmes règles en termes d’aménagement de peine en Tunisie", explique son avocate lyonnaise, Arême Touahria, qui doit rencontrer son homologue tunisienne ce jeudi. Cependant, la cheffe d’entreprise se rend régulièrement de l’autre côté de la Méditerranée, où une partie de ses activités dans le domaine de la sécurité incendie est établie.
Sa procédure de divorce en France, compliquée par ses activités entrepreneuriales, suit son cours. Olfa Ayari, "traumatisée par son séjour en détention provisoire", tient à alerter les binationaux, en particulier les femmes, dans le cadre de procédure de divorce, parfois longues en France. "En détention provisoire, j’étais dans un dortoir de 60 femmes dont la moitié était dans le même cas que moi, là-bas on les piège comme ça", a-t-elle assuré.
Source : Lefigaro.fr