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Zouhair Makhlouf, un député tunisien est accusé d’avoir harcelé sexuellement une étudiante en 2019. Ce fait a provoqué un mouvement #Metoo en Tunisie.
En Tunisie, un député indépendant, nommé Zouhair Makhlouf, a été photographié en train de se masturber dans sa voiture par une lycéenne en octobre 2019 à Nabeul, dans le centre-est du pays.
Comme le rapporte Le Figaro, elle l’a accusé de harcèlement, puisqu’il l’avait suivie sur le chemin de son lycée. L’élève a publié la photo, montrant l’élu, qui portait un T-shirt de son parti de l’époque, Qalb Tounès, le pantalon baissé et le regard tourné vers la lycéenne.
Les images ont fait le tour des réseaux sociaux et provoqué une vague inédite de témoignages de victimes de harcèlement et d’agressions sexuelles. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont utilisé l’hashtag #EnaZeda, "moi aussi", en référence au mouvement #Metoo déclenché aux Etats-Unis.
Une enquête a été ainsi, ouverte à la mi-octobre 2019 et un mois après, des dizaines de Tunisiennes ont manifesté pour protester contre la présence du député Z. Makhlouf à la première session du parlement fraîchement élu. Des ONG tunisiennes ont également envoyé une lettre au Conseil supérieur des magistrats pour s’inquiéter de "nombreuses violations procédurales inhabituelles", destinées selon elles à protéger le parlementaire des poursuites.
Elles ont notamment souligné que la durée de l’instruction avait largement dépassé les neuf mois alors que des preuves solides ont été fournies dans cette affaire.
Zouhair Makhlouf a été accusé de "harcèlement sexuel et outrage public à la pudeur". Il a expliqué qu’il avait dû uriner en urgence dans une bouteille, car il est diabétique.
Le tribunal de Nabeul l’a condamné vendredi à un an de prison ferme et a émis un mandat de dépôt à son encontre, selon Naïma Chabbouh, l’avocate de la jeune fille. L’association de défense des droits des femmes Aswat Nissa s’est dite "satisfaite de cette décision judiciaire historique, qui est l’aboutissement de deux années de lutte dans cette affaire", dans un communiqué.
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