Les motifs exacts des échauffourées survenues en pleine nuit dans plusieurs villes de la Tunisie restent encore inconnus. Ils interviennent toutefois dans un contexte d’instabilité politique et de dégradation de la situation sociale dans le pays.
Plusieurs villes de Tunisie ont été le théâtre d’émeutes ce lundi. Selon le bilan communiqué par le ministère tunisien de l’Intérieur, plus de 600 personnes ont été interpellées après une troisième nuit de soulèvements. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur Khaled Hayouni a précisé qu’il s’agissait de 632 arrestations et deux blessés parmi les forces de l’ordre. Il a parlé de groupes de personnes entre 15 et 25 ans ayant "brûlé des pneus et des poubelles afin d’entraver les mouvements des forces de sécurité", rapporte 20 Minutes. La police a été mobilisée en masse dans des dizaines de localités, dont certaines prises pour cible par des protestataires souvent jeunes. L’armée a été appelée en renforts dans les régions de Bizerte (nord), Sousse (est), Kasserine et Siliana (centre-ouest) – pour assurer la protection des bâtiments publics, a confié Mohamed Zikri, porte-parole du ministère de la Défense.
Les troubles ont débuté le 15 janvier, au lendemain du 10e anniversaire de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali et de son régime policier. Les échauffourées ont éclaté malgré un confinement général de quatre jours imposé sur le territoire national, assorti d’un couvre-feu à partir de 16 heures. Les motifs de ces altercations restent encore inconnus, mais elles interviennent dans un contexte d’instabilité politique et de dégradation de la situation sociale en Tunisie. Les heurts ont eu lieu dans des zones marginalisées, frappées de plein fouet par la crise économique inédite causée par la pandémie de coronavirus. Certaines zones ont été la cible de pillages. D’après Khaled Hayouni, ces revendications n’ont rien à voir avec les mouvements de revendication garantis par la loi et la Constitution qui se déroulent normalement le jour et sans actes criminels.
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