La situation des migrants en Tunisie s’empire. Cette crise met en évidence l’urgence de trouver des solutions pour protéger ces migrants vulnérables et leur offrir des conditions de vie dignes.
En Tunisie, une situation tragique se déroule dans le désert, où des centaines de migrants subsahariens ont été abandonnés aux frontières, livrés à eux-mêmes sans eau ni nourriture. Selon un décompte effectué du côté libyen, au moins 17 victimes ont déjà été dénombrées. Toutefois, les autorités libyennes craignent que le bilan réel soit bien plus lourd, car la zone à couvrir est vaste et difficile d’accès. Cette situation est illustrée de manière bouleversante par une photo publiée sur les réseaux sociaux par le journaliste Ahmad Kalifa le 19 juillet. Elle montre Fati Dosso, âgée de 30 ans, et sa fille, Marie, 6 ans, originaires de Côte d’Ivoire, étendues et décédées de chaleur en plein désert. Leurs corps ont été retrouvés par des gardes-frontières libyens, symbolisant ainsi le drame humain qui se déroule dans ces contrées hostiles.
Les organisations internationales dénoncent depuis un mois le comportement des autorités tunisiennes à l’égard de ces migrants qui se trouvent dans un no man’s land, à la frontière avec l’Algérie à l’ouest, et la Libye à l’est. Human Rights Watch, dans un rapport publié le 19 juillet dernier, a pointé du doigt les forces de sécurité tunisiennes, affirmant qu’elles ont "expulsé" au moins "1200 ressortissants subsahariens" aux frontières suite à un affrontement survenu à Sfax le 3 juillet. De son côté, l’ONG le Croissant rouge a apporté son soutien à plus de 200 migrants du côté algérien, rapporte TF1 Info.
En revanche, 600 personnes ont été mises à l’abri à Ras Jedir, une zone tampon entre la Tunisie et la Libye. Néanmoins, près de 350 personnes restent toujours dans des conditions précaires dans un campement de fortune, dont 65 enfants et 12 femmes enceintes. Un responsable humanitaire en Libye a déclaré que leurs conditions de vie sont très problématiques. En outre, environ 180 autres migrants, dont 20 enfants, sont temporairement hébergés à Al’Assah. Face à ces allégations, la Tunisie rejette toute responsabilité.
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