La famine s’est étendue au Soudan, dévasté par la guerre, et touche principalement les camps de réfugiés ainsi que les communautés déplacées. Selon une évaluation appuyée par l’ONU, cette crise pourrait encore s’aggraver.
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans un conflit violent entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par des généraux rivaux. Cette guerre a entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes et forcé près de 12 millions d’habitants à fuir leur foyer. Les Nations unies décrivent cet événement comme la plus grave crise de déplacement à l’échelle mondiale.
D’après le dernier rapport du système de classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC), 638 000 personnes vivent déjà dans des conditions de famine. En outre, 8,1 millions de Soudanais sont proches de cette catastrophe humanitaire.
La famine sévit dans des camps de déplacés situés dans le Darfour-Nord, notamment à Zamzam, ainsi que dans les monts Nouba, au Kordofan-Sud. Ces zones abritent des populations déplacées qui souffrent de malnutrition sévère. Entre décembre et mai, l’IPC prévoit que 24,6 millions de personnes, soit près de la moitié de la population soudanaise, feront face à une insécurité alimentaire aiguë.
Certaines régions, comme Khartoum et Al-Jazira, sont également en proie à des conditions proches de la famine. Cependant, le manque d’accès aux données empêche une confirmation officielle de leur statut. D’ici mai, cinq nouvelles zones du Darfour-Nord pourraient être touchées, avec 17 autres régions menacées.
Mary Lupul, responsable humanitaire de Save the Children au Soudan, a décrit cette crise comme un véritable "du système mondial." Elle a précisé que les enfants sont les principales victimes, confrontés à une malnutrition sévère et à des maladies qui pourraient être évitées. Elle appelle à un accès immédiat et sans entrave pour acheminer l’aide humanitaire et permettre les livraisons commerciales.
Source : Lefigaro.fr